Garges-lès-Gonesse : 18 ans de réclusion en appel pour le meurtre au McDo

La cour d’assises d’appel a condamné pour meurtre Antoine E. qui avait tué d’un coup de couteau Samir Kerkar dans la file d’attente du restaurant en 2015.

 Garges-lès-Gonesse. Dalila Kerkar, maman de Samir, tué d’un coup de couteau.
Garges-lès-Gonesse. Dalila Kerkar, maman de Samir, tué d’un coup de couteau. LP

    Samir Kerkar avait trouvé la mort à 28 ans, poignardé après une altercation dans la file d'attente du drive du McDonald's de Garges-lès-Gonesse en août 2015. Son meurtrier présumé, Antoine E., a été condamné ce vendredi soir à 18 ans de réclusion criminelle en appel, après trois jours de procès devant les assises, à Versailles (Yvelines).

    La cour a également prononcé à son encontre une interdiction du Val-d'Oise de cinq ans. Une peine conforme aux réquisitions de l'avocat général, qui avait cependant demandé 10 ans d'interdiction du département.

    Une peine moins lourde

    En première instance à Pontoise, ce jeune chaldéen de 28 ans, originaire du quartier des Marronniers à Gonesse, avait écopé de 20 années de réclusion criminelle pour meurtre.

    A l'ouverture de ce second procès, Antoine E. avait lu une lettre dans laquelle il reconnaissait à nouveau avoir porté l'unique coup de couteau au niveau du cœur, qui devait emporter la victime.

    Il a assuré vouloir aujourd'hui assumer après « avoir manqué de courage » pendant l'instruction, ayant à l'époque gardé le silence puis menti pendant trois ans. « Jamais, je n'ai voulu le tuer », avait-il ajouté mardi.

    «La peine reste exemplaire»

    Une embrouille à 4 heures du matin dans la file d'attente au drive est à l'origine de la tragédie. Samir et le passager d'une BMW s'invectivent. Suivront des insultes, une brève course-poursuite, puis le coup de couteau.

    Samir décédait quelques heures plus tard malgré l'intervention des secours et la mobilisation des chirurgiens, pour la plus grande douleur d'une famille qui ne s'en remet pas. « C'est une plaie béante », estime Dalila, sa mère.

    « Quelle que soit la peine prononcée, pour une famille qui perd un être cher, ce n'est jamais satisfaisant, confie Amira, une sœur de Samir. Les faits n'ont pas été requalifiés, la peine reste exemplaire. Justice a été rendue. »

    Avocat de la défense, Me Joseph Cohen-Sabban avait plaidé la requalification des faits en coups mortels, s'appuyant sur l'unique coup de couteau porté sur la victime, estimant aussi la peine de 20 ans en première instance hors de proportion.