En grève, les soignants d’un Ehpad de Sarcelles demandent davantage de moyens

Les salariés de la résidence Annie-Beauchais, de la Croix rouge française, dénoncent une situation de sous-effectif.

 Sarcelles, ce jeudi. La trentaine de personnels soignants a fait grève pour dénoncer un manque de moyens.
Sarcelles, ce jeudi. La trentaine de personnels soignants a fait grève pour dénoncer un manque de moyens. LP/V.T.

    Devant l'entrée de l'Ehpad, une dizaine d'employés reprennent : « Salariés en grève, des moyens pour nos aînés ! » Le personnel soignant centre Annie-Beauchais de la Croix-rouge française, à Sarcelles, a fait grève ce jeudi.

    Celui d'Eaubonne a effectué un débrayage dans la matinée. Ils ont été remplacés par des vacataires le temps d'une journée.

    La trentaine de salariés dénonce un manque de moyens et une situation de sous-effectif dans l'établissement qui accueille 90 résidents.

    « Nous devrions être quatre personnels soignants par étage, mais nous sommes le plus souvent trois, explique Marie-France, aide-soignante depuis trente-huit ans. Beaucoup de collègues craquent, car ils n'en peuvent plus. Mais les arrêts maladie ne sont plus remplacés. Bientôt ils supprimeront les postes ! »

    Des temps de toilette raccourcis

    Les soignants expliquent qu'ils doivent raccourcir le temps de la toilette de 45 minutes à un petit quart d'heure seulement. « Nous n'avons plus le temps de prendre soin de nos patients. D'un travail humain, cela devient robotique », s'agace Joëlle de l'équipe de nuit.

    Nejib, 57 ans, dénonce quant à lui un « manque d'attention » de la direction. « Par exemple, nous avons des chauffes lait pour servir le petit-déjeuner. Depuis plusieurs mois, deux sur trois ne marchent plus. Donc les résidents boivent du lait froid, et la direction s'en fiche ! » s'emporte l'aide soignant.

    À des conditions de travail difficiles, s'ajoute un nouveau type de résidents à prendre en charge. « Nous avons de plus en plus de grabataires, explique Fatima, déléguée syndicale CGT. Des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, de problèmes psychiatriques, dont la prise en charge doit être totale. Or, nous n'avons ni le temps, ni les moyens ! »

    Contactée, la direction de la Croix rouge n'a pas répondu à nos sollicitations.