Sarcelles : l’immeuble menacerait de s’effondrer, 19 familles évacuées en urgence

D’importantes fissures sont apparues dans la cage d’escalier du 6, allée le Lorrain. Les locataires ont été logés à l’hôtel, dans l’attente de trouver une solution pérenne. Le bailleur, CDC Habitat, a lancé une expertise sur l’ensemble du bâtiment.

 Sarcelles, ce lundi. L’immeuble de quatre étages a été évacué en urgence vendredi matin.
Sarcelles, ce lundi. L’immeuble de quatre étages a été évacué en urgence vendredi matin. LP/V.T.

    Devant l'entrée, où une porte blindée est fraîchement posée, une large fissure apparaît, comme si le sol menaçait de s'effondrer. « Vous vous rendez compte dans quel danger vivaient tous ces habitants », s'alarme Patience, habitante du quartier.

    À Sarcelles, le 6, allée le Lorrain - à deux pas de la gare RER de Garges-Sarcelles - a été évacué en urgence, vendredi matin. Dix-neuf familles sont à l'hôtel, en attendant un relogement. Des fissures importantes sont apparues dans la cage d'escalier de l'immeuble de quatre étages, propriété du bailleur social CDC Habitat.

    « Nous avons repéré de premières fissures il y a dix-huit mois. La situation s'est aggravée au cours de l'été, détaille Benoit Vandomme, directeur adjoint chargé de la rénovation urbaine en Ile-de-France chez CDC Habitat. Nous avons pris la décision d'évacuer de manière préventive, nous ne faisons pas de compromis avec la sécurité de nos locataires. »

    Eviter les squats et les pillages

    Dix-neuf familles ont donc dû être évacuées et relogées, dans des hôtels de la ville. « Tous les logements sont vides désormais. Nous avons déjà identifié des solutions de relogement pérennes pour l'ensemble des locataires sur notre parc, à Sarcelles et Villiers-le-Bel », souligne Benoit Vandomme. Un agent de sécurité veille devant l'entrée du 6 pour éviter tout squat et pillage.

    Une expertise, commandée à la fin de l'été par le bailleur social, fait état d'un possible risque d'effondrement. Le sol sur lequel le bâtiment a été construit dans les années 1970 n'est « plus assez meuble ». « Des mouvements de terrains fragilisent la structure et la cage d'escalier », précise Benoit Vandomme.

    « Ils attendent que nous soyons en danger pour trouver une solution »

    Les locataires des trois autres cages d'escalier de la barre, eux, peuvent rester dans leur logement. Du moins pour l'instant. CDC Habitat vient de lancer une nouvelle expertise sur l'ensemble du bâtiment, « par précaution », pour s'assurer de sa stabilité. « Nous ne voulons prendre aucun risque », appuie le directeur adjoint.

    LP/V.T.
    LP/V.T. LP/V.T.

    Ce locataire du 8 s'étonne du « traitement différent » en fonction de la cage d'escalier. « À un endroit, l'immeuble menace de s'effondrer, mais dix mètres à côté, tout va bien ? Ce n'est pas sérieux, enrage-t-il. Ils attendent que nous soyons en danger pour trouver une solution ! »

    Patience affirme que le bailleur connaît la situation « depuis cinq ans. Et ils ne font rien, parce que le bâtiment doit être en partie démoli ». Une route, censée « désenclaver » le quartier, doit passer au cœur de le l'immeuble. La barre dite « Fragonard », juste derrière, doit aussi tomber dans ce cadre.

    Benoit Vandomme réfute toute différence de traitement entre les différentes cages. « La future démolition, prévue dans le cadre de la rénovation urbaine, n'a aucun lien avec la situation actuelle, insiste-t-il. Nous entretenons tous nos biens de la même manière. »