Val-d’Oise : la députée réclame un vrai statut pour les directeurs d’école

Cécile Rilhac, élue LREM sur la 3e circonscription, travaille sur un rapport parlementaire pour l’instauration d’une formation et d’un statut pour les directeurs d’école.

 Cécile Rilhac, à gauche sur la photo, a poursuivi son tour des écoles. La députée s’est rendue dans plusieurs écoles de sa circonscription (Cormeilles, Herblay, Taverny) pour rencontrer les équipes.
Cécile Rilhac, à gauche sur la photo, a poursuivi son tour des écoles. La députée s’est rendue dans plusieurs écoles de sa circonscription (Cormeilles, Herblay, Taverny) pour rencontrer les équipes. DR

    Pour Cécile Rilhac, tout est parti de sa tournée des écoles lors de la rentrée 2017. Elue députée (LREM) moins de trois mois avant, la parlementaire visite plusieurs classes de la 3e circonscription du Val-d'Oise (Taverny, Herblay, Cormeilles…). « Tous les directeurs m'ont fait part de leurs craintes concernant la suppression annoncée des emplois de vie scolaire (EVS), contrats aidés affectés dans les écoles et dédiés à l'aide administrative, et l'augmentation des contraintes liées à la sécurité ces dernières années », raconte-t-elle. Une première occasion pour cette l'ancienne principale adjointe dans un collège de Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) de ressentir « le malaise des directeurs d'école ».

    Deux mois d'auditions

    C'est donc tout naturellement que la commission des affaires culturelles et de l'Education lui confie en mai dernier, avec la député (LR) de l'Aube Valérie Bazin-Malgras, une mission parlementaire sur les directeurs d'école. « On était chargés de faire le point sur les fonctions et l'exercice des missions des directeurs d'école dans le 1er degré et de se pencher sur l'opportunité un statut des directeurs d'école. »

    Deux mois d'audition et de visites de terrain plus tard, elle est confortée dans ses convictions. « Il faut un statut particulier aux directeurs d'école qui n'en ont pas contrairement aux chefs d'établissement du second degré, explique-t-elle. Ils appartiennent au corps des instituteurs et des professeurs d'école, ils sont nommés par l'inspecteur de circonscription ou le directeur d'académie. Ils n'ont aucune autorité sur leurs collègues. »

    LP/S.R.
    LP/S.R. DR

    Une injustice selon elle au regard des nombreuses responsabilités qu'ils exercent, parfois en surplus de leur fonction de professeur (NDLR : la décharge totale d'enseignement n'existe que pour les écoles de 14 classes en élémentaire et 13 classe en maternelle), dans un contexte sécuritaire qui s'est largement alourdi depuis les attentats de janvier 2015.

    Elle souhaite une « professionnalisation de la fonction »

    « Le directeur est le garant de la sécurité et des personnes, poursuit Cécile Rilhac. Il doit établir un plan de sécurité des locaux ce qui est très lourd. Quand le directeur déchargé partiellement est en classe, si un incident ou quoique ce soit nécessite son intervention, il doit assumer sa fonction. Mais cela pose le problème de devoir laisser les enfants seuls en classe. » « La fonction de directeur implique des relations avec les partenaires (mairie, associations, parents d'élèves), le suivi des enfants, l'animation de l'équipe pédagogique », ajoute Cécile Rilhac.

    Elle milite donc « pour la professionnalisation de la fonction » (voir les propositions ci contre) et pour « une grille de rémunération entre leur ancien indice d'enseignants et celui des chefs d'établissement du secondaire ». Aujourd'hui, un directeur d'école gagne en moyenne 35 000 € bruts par an, ce qui est largement inférieur à un directeur de collège.

    QUELLES PROPOSITIONS ?

    LP /Philippe Lavieille
    LP /Philippe Lavieille DR

    Les propositions des rapporteures s'articulent autour de trois axes : soulager les directeurs dans leur charge de travail, créer un statut et changer l'organisation de l'école primaire.

    Il s'agirait notamment de décharger les directeurs à 50 % à partir de cinq classes et à 100 % à partir de dix classes. Une mesure qui représenterait « un surcoût budgétaire de 3 800 équivalents temps plein ». Elles souhaitent le rétablissement d'aides administratives en priorité pour les directeurs partiellement déchargés.

    Une autre organisation de l'école

    Valérie Bazin-Malgras et Cécile Rilhac militent surtout pour la professionnalisation de la fonction avec un recrutement par concours ou validation des acquis d'expérience pour les directeurs déjà en place et une formation initiale « beaucoup plus solide que l'actuelle ».

    Enfin, « pour que l'école ne subisse pas le déclin démographique », elles penchent pour la suppression des écoles maternelles et élémentaires pour ne garder que des écoles primaires et le regroupement des petites écoles par bassin de vie.