Villiers-le-Bel et Sarcelles croient au « permis de louer » pour lutter contre le logement indigne

Sarcelles, rue de Chaussy, ce mardi.  Dans cette rue située au village, la ville a préempté et fait murer de nombreux logements afin d’éviter le rachat par des marchands de sommeil. LP/M.G.
Sarcelles, rue de Chaussy, ce mardi. Dans cette rue située au village, la ville a préempté et fait murer de nombreux logements afin d’éviter le rachat par des marchands de sommeil. LP/M.G.

    « Permis de louer ». Certains propriétaires doivent montrer patte blanche pour mettre leur bien en location. Ils doivent désormais obtenir l'accord de la municipalité pour que leurs logements soient examinés. Seuls ceux jugés salubres pourront être occupés par des locataires. Objectif : lutter contre les marchands de sommeil. À Sarcelles et à Villiers-le-Bel, il y a urgence à agir. C'est un véritable fléau. « On attendait l'adoption de ce décret depuis longtemps pour le mettre en application », insistent les maires socialistes François Pupponi et Jean-Louis Marsac. C'est chose faite depuis quelques jours.

    Direction rue de Chaussy, dans le quartier du Village à Sarcelles. Là plusieurs appartements sont murés. « Nous les avons préemptés », explique François Pupponi. C'est dans ce secteur et celui des Lochères que les logements indignes sont importants. « Nous avons engagé plusieurs dizaines de procédures. Toutes sont encore en cours », indique l'élu.

    À Villiers-le-Bel, les premiers propriétaires indélicats ont commencé à faire leur apparition à la Cerisaie. « Nous avons l'exemple de trois familles vivant dans un F 4 avec des loyers de 900 à 1 000 € par ménage, détaille Jean-Louis Marsac. Dans un bâtiment route de Paris, il y a 34 logements alors que quatre sont autorisés… Ces gens vivent sans électricité depuis novembre 2014. Un groupe électrogène a été installé d'abord en sous-sol puis en extérieur. » Au village, ils sont aussi nombreux à surfer sur la misère sociale. « Des maisons de ville sont rachetées. Les nouveaux propriétaires y construisent quatre à cinq logements. Le moindre espace est occupé, du sous-sol jusqu'à sous les toits. Même les cabanes en fond de jardin sont utilisées… », se désole l'élu.

    Le permis de louer va permettre de repérer ces constructions qui ne respectent pas le code de l'urbanisme et de sévir. « Nous travaillons aussi beaucoup avec l'ARS [Agence régionale de santé]. Nous avons également mis en place un service d'hygiène et d'insalubrité à la ville. Dans les situations d'urgence, quand il y a un péril imminent, nous prenons un arrêté d'interdiction d'habiter », détaille Jean-Louis Marsac. Les procédures engagées sont longues à aboutir. Pour autant, pas question de baisser les bras surtout avec ce nouvel outil administratif.

    C’est toute la ville qui est tirée vers le bas et déstabilisée »