L'Arménie au bout du fil

L'Arménie au bout du fil

    « Allô ! bonjour madame, je m'appelle David Paboudjian, je suis bénévole au Fonds arménien de France. » A partir de ce matin et jusqu'à dimanche soir, le centre d'appels Orange de Cachan devrait résonner de phrases similaires puisqu'il accueille la dixième édition du Phonéthon, parrainée cette année par la chanteuse Hélène Segara.

    « Permettre aux gens de s'en sortir par eux-mêmes »

    La manifestation fonctionne sur un principe simple : des centaines de bénévoles se relaient pendant quatre jours pour appeler près de 50 000 personnes susceptibles de donner de l'argent au Fonds arménien de France. Les sommes récoltées bénéficient à différents projets de développement dans la république du Caucase. Cette année, l'accent a été mis sur l'adduction d'eau en zones rurales. « Nous ne demandons pas la charité, explique Pierre Terzian, le président du fonds. Nous demandons de quoi construire des infrastructures pour permettre aux gens de s'en sortir par eux-mêmes. » L'année dernière, 13 000 donneurs ont permis de rassembler 1,2 million d'euros. Un chiffre dont est très fier Vahé Katchadourian, bénévole depuis les débuts du Phonéthon. « Chez Orange, ils étaient impressionnés par les résultats.

    Ils ont même dit qu'ils devraient nous embaucher », confie-t-il en riant. Car s'ils peuvent être efficaces, aucun des bénévoles n'est professionnel du démarchage téléphonique. « Quand on n'a pas l'habitude, c'est dur d'essuyer un refus. Avec l'expérience, on apprend à relativiser », assure le natif d'Alfortville, coeur de la communauté arménienne de France qui compte 8 000 personnes.

    Les bénévoles reçoivent une formation d'une demi-heure tous les matins, dispensée par David Paboudjian, lui aussi habitué du Phonéthon. « On rappelle aux gens ce qu'est l'association, comment il faut se présenter et aussi comment se servir du logiciel de saisie. » David, agent immobilier en temps normal, est présent toute la manifestation. « Prendre quatre jours de son temps chaque année, c'est possible. Et même si c'est fatigant, il y a une très bonne ambiance, ça se passe très bien à chaque fois. »