Créteil : jusqu’à trois ans de prison ferme pour l’équipe du casse raté du club libertin parisien

Les quatre personnes jugées ce mercredi au tribunal correctionnel de Créteil se sont renvoyées la balle.

 Paris, Ier. En 2015, le cambriolage du club libertin Les Chandelles devait servir à rembourser une dette.
Paris, Ier. En 2015, le cambriolage du club libertin Les Chandelles devait servir à rembourser une dette. LP/Jean-Baptiste Quentin

    Alors que le club libertin Les Chandelles à Paris se prépare vendredi à faire vivre à ses clients une soirée « torride et endiablée » sur le thème des années folles, c'est à une journée austère car raide comme la justice du tribunal correctionnel de Créteil qu'ont été confrontés ce mercredi quatre prévenus pour avoir voulu le cambrioler.

    Cette « équipe », composée de quatre hommes (dont un absent, suite à une agression) et d'une femme, a écopé de un an à trois ans de prison ferme pour avoir coorganisé trois tentatives et un cambriolage au sein de l'établissement de la rue Thérèse en 2015. Un seul prévenu comparaissait dans le box.

    Les confrontations refusées

    Quel rôle chacun a-t-il joué ? Dans la mesure où tous sauf un se renvoient la balle, cela a fait l'objet de longues discussions mercredi. Sans que la réponse ne soit vraiment apportée, malgré de nombreuses écoutes téléphoniques. « J'avais demandé des confrontations qui m'ont été refusées. Cela aurait permis de distribuer les rôles », a déploré Me Philippe Louis qui représente Fatima B, alias « Pépette ».

    Une mère de famille âgée de 48 ans dont la famille est d'après nos informations liée depuis longtemps à celle du braqueur Antonio Ferrara. Selon l'accusation, c'est Pépette qui dirigeait cette équipe à distance sur une tablette. La seule chose que celle-ci a reconnue mercredi du bout des lèvres, c'est d'avoir « regardé l'iPad là, le truc ». Autrement dit, d'avoir observé en direct la vidéosurveillance. « C'est tout ce qu'elle faisait, elle regardait », a martelé son compagnon, également poursuivi.

    Le club était l'un des clients de David, autre prévenu encore, qui travaillait alors dans une société qui installe des systèmes de vidéosurveillance. Or David avait une dette envers Pépette. Il est celui « sans qui rien n'aurait pu se faire », a estimé le procureur, insistant sur le fait qu'il connaissait parfaitement le lieu, et que c'est comme ça que le coup a pu être monté.

    Un «plan à 50 000 euros»

    « Moi je ne savais pas ce que ça rapporterait, monsieur savait », lance Pépette en désignant David. Un « plan à 50 000 euros » est évoqué à propos du cambriolage du club libertin. Il lui en devait 10 000. « Allez Pépette, dites-le que vous aussi c'était pour vous faire des sous », encourage la présidente. Ce qu'elle a nié. De son côté, le procureur a estimé que ce qui rassemblait ce « melting-pot incongru » était très précisément l'argent.

    « Qui a été le plus influent sur l'autre ? », « Fatima B. est-elle la grande prêtresse dans ce dossier ? C'est le cadet de mes préoccupations », a balayé le procureur, estimant qu'il avait affaire à une « équipe ».

    « J'ai rien à voir dans cette affaire » a assuré Toufik, seul jugé dans le box, par ailleurs poursuivi pour complicité de tentative d'assassinat dans une autre affaire. David lui avait « bien parlé d'un cambriolage », mais c'était « pour rigoler » d'après lui.

    Dans l'iPad utilisé pour observer le cœur des Chandelles, les enquêteurs avaient découvert plus de 200 captures d'écran de l'entrée. L'audience n'a pas permis de savoir à quoi devaient servir ces clichés.