Un vaste camp de Roms démantelé à Créteil

139 personnes dont 47 enfants s'étaient installés dans des cabanes de fortune. Une partie a accepté un retour volontaire vers la Roumanie.  

Un vaste camp de Roms démantelé à Créteil

    Aux premières heures de la journée, hier, le camp de Roms, discrètement installé, chemin de Villeneuve, dans la zone industrielle des Malfourchés à Créteil, a été évacué au cours d'une opération de police.

    Sur un terrain appartenant à la Sogaris, 139 personnes dont 47 enfants avaient construit là des cabanes de fortune, dissimulées derrière une butte barrant le terrain. Planches, cartons, tôles ondulées avaient constitué, au fil des mois, des abris de fortune. Hier matin, priés de quitter les lieux, ils avaient, en hâte, entassé quelques affaires. « Nous avons agi sur ordonnance pénale, précise la préfecture. Des propositions de relogements provisoires ont été faites dans des hôtels situés à Valenton, Viry-Châtillon (Essonne) ou encore Vincennes qui ont été acceptées pour la plupart. Parmi les personnes présentes, 28 adultes et 6 enfants ont accepté de profiter du dispositif de retour volontaire en Roumanie. »

    « Notre souci principal est de ne pas séparer les familles »

    Dépêchés sur place, la Croix-Rouge et le Samu social avaient mis d'importants moyens en oeuvre pour assurer un suivi sanitaire et le transport des Roms évacués, vers les différents lieux d'hébergement. Au fur et à mesure de l'opération, chaque famille est prise en charge par les bénévoles.

    « Nous les connaissons pratiquement tous, ce sont des gens que nous suivons. Parfois, nous les retrouvons d'un camp à l'autre. Parmi les gens qui sont ici, certains étaient à Choisy auparavant. Quelques-uns aussi étaient repartis en Roumanie et, en désespoir de cause, ils ont fini par revenirâ?¦ », constatent les bénévoles. « Mon oncle n'est pas bien, lance un trentenaire, l'air inquiet, il faut faire quelque chose pour lui. » L'un des secouristes de la Croix-Rouge se rend auprès de l'oncle et l'accompagne jusqu'à l'une des ambulances. Rien de bien grave, la seule présence des secouristes s'avère rassurante. Pendant ce temps, d'autres veulent retourner dans le camp. « J'ai pas pris à manger pour les enfants, je peux aller dans la maison ? », s'inquiète une maman. Là encore, un bénévole l'escorte jusqu'à la cabane où elle a vécu pendant plusieurs mois. Elle revient les bras chargés de nourriture mais aussi de vêtements.

    Petit à petit, les familles prennent place dans les différents véhicules de la Croix-Rouge. « Notre souci principal est de ne pas séparer les familles », insistent les secouristes. A peine les Roms partis, le propriétaire des lieux a rassemblé leurs affaires sur des palettes : « Elles vont être stockées dans des box fermés en un lieu que nous leur avons communiqué, pendant un mois, durée pendant laquelle ils pourront venir les récupérer. »