Gaston Viens a démissionné

Le plus vieux maire d'Ile-de-France, Gaston Viens ( divers gauche) , 84 ans, qui dirigeait la municipalité d'Orly depuis 1965 , a officialisé son départ .

Gaston Viens a démissionné

    Après quarante-quatre ans à la tête de la mairie d'Orly, Gaston Viens tire sa référence et a officiellement présenté sa démission au préfet. Ce maraîcher, ancien résistant du Vaucluse, déporté à Buchenwald, ancien membre du comité central du Parti communiste, premier président du conseil général du Val-de-Marne entre 1967 et 1970, laissera son fauteuil de premier magistrat de la ville à sa première adjointe, Christine Janodet, le 21 mars.

    Pourquoi avoir choisi le 21 mars pour passer la main ?

    Gaston Viens. Cela correspond jour pour jour, il y a quarante-quatre ans, à ma première élection à la tête de la mairie d'Orly. C'était mon premier mandat politique. Je n'avais aucune expérience, j'avais un peu peur. J'avais quitté Saint-Rémy-de-Provence pour me rapprocher de Paris, puisque j'étais permanent au comité central du Parti communiste. Je me suis installé avec ma femme et mes deux enfants à Orly en 1961, dans un appartement du quartier des Aviateurs. Mon premier combat a été d'obtenir la construction d'une école provisoire pour les enfants du quartier. Avec la construction d'une cité d'urgence et de trois cités de transit, la population d'Orly est passée 7 000 à 30 000 habitants entre 1959 et 1965. Si les gens étaient contents d'avoir un toit, il y avait beaucoup de problèmes à régler. C'est comme ça que je me suis fait connaître. Peu avant Noël 1964, le maire communiste de l'époque, François Boidron, m'a proposé de lui succéder. Il voulait voir de nouvelles têtes au conseil municipal. La première fois qu'on m'a appelé « Monsieur le maire », c'était bizarre.

    En 1967, vous devenez le premier président du conseil général du Val-de-Marne. Comment s'est fait ce choix ?

    L'idée était une nouvelle fois de rajeunir l'assemblée. Je ne connaissais rien au cérémonial du conseil général. Heureusement, Roland Nungesser, un poids lourd de l'assemblée, et Lucien Lanier, le préfet de l'époque, ont fait preuve de sollicitude à mon égard.

    En 1989, vous êtes exclu du Parti communiste. C'est le pire moment de votre carrière politique ?

    Oui. Beaucoup d'amis ne m'ont plus jamais parlé depuis. J'ai même failli démissionner de mon poste de maire. Je voulais reconstruire le parti de l'intérieur. Cela n'a pas plu. Mais je dois tout au PC.

    Si je n'avais pas été exclu, j'y serais encore. Comment a évolué Orly pendant vos huit mandats ?

    Certains me reprochent d'avoir bétonné la ville. Mais il fallait construire des infrastructures pour répondre aux besoins des milliers d'arrivants. Sans concertation, l'Etat avait bâti des cités qui n'avaient aucun lien avec le vieil Orly. Les gens ne se parlaient pas. Il a fallu unifier la commune. Aujourd'hui, la ville dispose de tous les équipements et n'est pas endettée.

    Qu'allez-vous faire maintenant ?

    Je reste conseiller municipal et président de la SEM. Je vais également commencer à écrire mes Mémoires. De toute façon, Orly est entre de bonnes mains. Je ne pouvais pas rêver meilleur moment et meilleure successeur que Christine Janodet. Et à 84 ans, il était tempsâ?¦