Périgny : la grogne s’amplifie contre le camp de Roms

Les riverains de la rue de Brie sont excédés par les nuisances provoquées par le camp de Roms. Se sentant délaissés par les pouvoirs publics, ils ont lancé une pétition.

 Périgny-sur-Yerres. Des riverains sont excédés par les nuisances que provoque le camp de Roms. Une pétition a été envoyée en mairie ce jeudi.
Périgny-sur-Yerres. Des riverains sont excédés par les nuisances que provoque le camp de Roms. Une pétition a été envoyée en mairie ce jeudi. DR

    « La situation est devenue insupportable », raconte un riverain. Depuis quelques jours, la tension est palpable à Périgny. En cause, le camp de Roms installé depuis septembre 2017 dans cette petite commune de 2 600 habitants. De nombreux habitants crient leur ras-le-bol contre les nuisances que génère ce bidonville implanté sur un terrain privé, rue de Brie, le long de l'allée de l'Europe. Plus de 190 personnes ont d'ailleurs signé une pétition lancée ce jeudi, réclamant son démantèlement.

    Habitant en face du squat, c'est est trop pour François Leroux, qui ne dort plus depuis plusieurs semaines. « On doit supporter les odeurs nauséabondes de plastiques, d'hydrocarbures, d'huiles et de pneus brûlés, les fêtes jusque très tard dans la nuit en semaine comme le week-end, les dégagements permanents de fumées, les amoncellements de détritus, les déjections humaines sur la voie publique », détaille l'ancien gendarme, à bout. « Le pire, c'est qu'ils agissent en toute impunité », ajoute-t-il. « On les entend désosser les voitures le soir », décrit Arnaud Védie, un autre voisin. Selon lui, le climat de tension serait tel qu'un risque d'affrontements entre les riverains et les Roms est à craindre.

    Malgré plusieurs arrêtés de la mairie dès les premières installations, au début de l'automne dernier, la situation est aujourd'hui au point mort. Le maire LR Georges Urlacher semble démuni face aux plaintes des habitants. « La police ne se déplace pas par manque de moyens et la préfecture ne s'intéresse pas à ce sujet », dénonce l'élu révolté que la loi ne soit pas respectée. L'évacuation devait pourtant se faire avant les vacances de Noël, puis a été reportée aux vacances du printemps et encore décalée au 11 juin 2018, jusqu'à ce dernier courrier du préfet où il indique « attendre la fin de l'année scolaire » pour l'expulsion. « Le tribunal administratif avait pourtant ordonné l'évacuation immédiate », s'impatiente le maire.

    Depuis, le camp aurait triplé de volume. « Les nuisances sont de plus en plus importantes. On relève des trafics de ferraille, des pollutions sur le terrain, du bruit… », constate le maire qui se sent abandonné par l'Etat. « Veut-on nous faire payer le fait qu'on soit en carence au niveau des logements sociaux ? », s'interroge Georges Urlacher.