Les sans-papiers de Rungis obtiennent gain de cause

 Rungis. Au total, 128 sans-papiers ont déposé les documents réclamés par la préfecture pour régulariser leur situation.
Rungis. Au total, 128 sans-papiers ont déposé les documents réclamés par la préfecture pour régulariser leur situation. LP

    Cela aura duré 22 jours. Plus de trois semaines pendant lesquelles 128 travailleurs sans-papiers de la Semmaris, société d'exploitation du marché de Rungis, ont investi le hall de l'entreprise. Ils avaient promis qu'ils n'en partiraient pas avant d'avoir obtenu de la préfecture le document CERFA leur permettant de travailler. La CGT a annoncé ce vendredi qu'ils quitteraient les lieux ce dimanche.

    « On a eu ce qu'on voulait, déclare un immense sourire dans la voix Benjamin Amar, représentant départemental de la CGT. Mais on ne part que dimanche car on ne déserte pas un piquet de grève comme des voleurs ! » Avant de quitter les lieux, les 128 travailleurs et les membres de la CGT feront la fête ce vendredi soir et promettent de rendre à la Semmaris son hall dans l'état où ils l'ont trouvé. « C'était un moment de lutte intense et dont le résultat nous laisse dans une liesse incontestable, poursuit Benjamin Amar. Imaginez comment se sentent ces gens travaillant en France sans droit depuis six, sept, parfois huit ans et qui ont enfin gagné une reconnaissance car ils ont assumé leur situation… ».

    Dans le communiqué envoyé ce vendredi par la CGT, qui a supervisé l'action depuis le début, l'organisation se félicite de l'accord avec la préfecture et le MIN de Rungis sur « l'établissement par les services préfectoraux de récépissés avec autorisation de travail pour l'ensemble des grévistes » et le « dépôt des dossiers des 128 travailleurs sans papiers en Préfecture du Val-de-Marne ». Une « victoire » à mettre « incontestablement au crédit de la lutte, de la détermination des travailleurs sans papiers ». Et de conclure par le slogan qui depuis le début les accompagne dans leur action : « On bosse ici, on vit ici, on reste ici ! »

    Contactée, la préfecture a confirmé avoir reçu en préfecture tous les dossiers complets. « Jusqu'à maintenant, seulement 23 avaient été déposés et les CERFA (NDLR : le document qui les autorise à travailler) pour ceux-là ont été délivrés, confirme-t-on au cabinet du préfet. Les cent cinq restants ont bien été déposés aujourd'hui. Ils vont être analysés mais je ne peux pas dire à l'heure actuelle combien seront bons ou pas ».