Val-de-Marne : 40 ans de trésors archéologiques mis au jour

Le conseil départemental accueille ce vendredi et ce samedi les Journées archéologiques d’Ile-de-France. L’occasion de présenter ce service créé en 1978.

 Sauvetage archéologique, Villejuif, carrière Bervialle 1978, mise en place d’un abri serre sur les niveaux archéologiques.
Sauvetage archéologique, Villejuif, carrière Bervialle 1978, mise en place d’un abri serre sur les niveaux archéologiques. Service Archéologie du Val-de-Marne.

    Ce n'est pas parce que le Val-de-Marne ne représente qu'une petite superficie de 245 km2 d'aspect « bétonné », qu'il n'en recèle pas des trésors dans ses entrailles les plus profondes.

    Depuis 40 ans, l'équipe du service archéologie du conseil départemental s'emploie à mettre au jour, conserver et transmettre enfin ce patrimoine grâce à l'espace d'aventures archéologiques au parc des Hautes-Bruyères à Villejuif. Ces vendredi et samedi, lors de cet « anniversaire », le département reçoit les journées archéologiques d'Ile-de-France. L'occasion de sortir quelques-unes des plus belles découvertes du laboratoire créé en 1978.

    Le vestige le plus ancien a 200 000 ans

    C'est Philippe Andrieux, le premier, un passionné, qui a conduit les travaux au nom du service, aujourd'hui composé de 16 agents, agissant sur une quinzaine d'opérations préventives par an. Fait rare à l'époque, la collectivité s'est dotée de ce service, par « volonté politique », dixit l'ancien président Michel Germa, pour « préserver la mémoire des hommes qui au cours des millénaires ont forgé notre histoire ».

    Et quelle histoire ! Les vestiges les plus anciens — des traces d'occupation des bords de Marne à Maisons-Alfort relevées en 1994 sur les bords de Marne à Maisons-Alfort — datent d'il y a 200 000 ans. A la fin des années 1980, le service a aussi fait une découverte « très importante » à Rungis. Au niveau de la ZAC des Antes, tout un site d'occupation néolithique a été exploré, avec des traces d'une « ferme », mais aussi un habitat d'occupation gallo-romaine.

    Le sarcophage en plomb et le lord sans visage

    Plus récemment, en 2014, le service s'est aussi illustré, lors de la découverte des tombes de soldats allemands oubliées au cimetière de Thiais, ou encore en exhumant, en préambule aux travaux du Grand Paris, une nécropole sous le parc du Coteau à Vitry. Dernière fierté : la folle histoire de Thomas Craven, un jeune lord dont le sarcophage en plomb a été retrouvé à Saint-Maurice et qui après 30 ans de recherche a recouvré son visage. Des trouvailles passionnantes. Mais combien d'autres encore se cachent dans les profondeurs du Val-de-Marne? Aux archéologues du département de poursuivre leur quête pour en livrer tous les mystères.

    Djillali Hadjouis, archeologue au service departemental d’archéologie du Val-de-Marne, a travaillé sur le corps et le crâne de Thomas Craven, jeune anglais protestant mort de la peste a Paris au XVIIe siècle, dont le sarcophage a été retrouvé en 1986 à Saint-Maurice. LP/C.N.
    Djillali Hadjouis, archeologue au service departemental d’archéologie du Val-de-Marne, a travaillé sur le corps et le crâne de Thomas Craven, jeune anglais protestant mort de la peste a Paris au XVIIe siècle, dont le sarcophage a été retrouvé en 1986 à Saint-Maurice. LP/C.N. Service Archéologie du Val-de-Marne.
    Ce crâne de jeune mammouth découvert à Bonneuil sera présenté lors des journées archéologiques d’Ile-de-France. LP/Agnès Vives
    Ce crâne de jeune mammouth découvert à Bonneuil sera présenté lors des journées archéologiques d’Ile-de-France. LP/Agnès Vives Service Archéologie du Val-de-Marne.