Valenton : les sports de combat pour combattre la violence

Des élèves de CM2 de l’école Paul-Eluard participent chaque vendredi à des cours de sport de combat pour lutter contre la violence.

 Valenton. Des cours de boxe sont proposés aux élèves de CM2 le vendredi midi.
Valenton. Des cours de boxe sont proposés aux élèves de CM2 le vendredi midi. LP/Charlotte Follana

    « La violence n'a pas sa place », avertit l'encadrant qui s'illustre sur le ring. Tous les vendredis, une quinzaine d'élèves de CM2 volontaires de l'école Paul-Eluard s'entraînent aux sports de combat. L'objectif : les sensibiliser au respect des autres. Face au mutisme d'adolescents confrontés à la violence, Gaëtan Hurtel, l'entraîneur, utilise depuis le mois de mai dernier de mini-combats de boxe mixtes pour libérer la parole et faire évoluer les attitudes. Mais pas seulement. « Durant ce cours de 45 minutes, on fait des échauffements, des duels avec une partie technique, de la lutte », explique le sportif de haut niveau.

    Ces bambins qui avaient tendance à « souvent se bagarrer dans la cour de récréation », selon la directrice du centre de loisirs, semblent s'être assagis grâce aux cours de boxe. « Cela leur donne une certaine rigueur et un cadre », rapporte Elsa Smadja qui souhaite pérenniser le cours à la rentrée prochaine « On essaie de trouver un intervenant pour septembre, lance-t-elle. Le contact est plus facile avec une personne de l'extérieur qu'avec un enseignant », assure la jeune femme.

    Abou, 10 ans, qui avait tendance à montrer les poings dans la rue, a tout de suite voulu s'inscrire. « J'adore la boxe car cela me permet d'évacuer mon stress », confie l'élève. Anthony, lui, s'avère être très appliqué. Grand bagarreur, le gamin de 11 ans apprécie combattre avec des professionnels. Car les enfants sont aussi encadrés par des champions de Valenton venus pour apporter leur expérience. A l'image de Jonathan Bosuku, champion de MMA (ou « arts martiaux mixtes ») chez les moins de 84 kg. Muni de sa ceinture de champion, le jeune de 22 ans veut montrer une autre facette de ce sport « souvent assimilé comme violent ». « On peut dominer son adversaire et le mettre KO tout en le respectant », témoigne-t-il.

    Des cours de boxe qui peuvent parfois créer des vocations. C'est d'ailleurs comme cela que Jonathan a commencé sa carrière. Enfant très dissipé, il a appris le respect du partenaire, du professeur et de l'horaire en intégrant l'atelier Relais à Villeneuve-Saint-Georges lorsqu'il avait 13 ans. Le jeune homme regrette toutefois que les clubs de boxe à Valenton ne courent pas les rues. « C'est un sport qui pourtant développe des valeurs où il y a des règles », souligne le compétiteur.