Des loyers plus élevés pour rénover la cité Emmaüs

Des loyers plus élevés pour rénover la cité Emmaüs

    «Moi, ça va me faire 100 â?¬ de plus par mois, je ne peux pas me le permettre ! » Comme plusieurs locataires de la cité Emmaüs de Villecresnes, Thérèse Pezzoli est très remontée. Emmaüs Habitat, le bailleur, prévoit des gros travaux de réhabilitation sur les deux bâtiments afin de conventionner les logements. Le 19 novembre, les habitants ont appris que le chantier s'accompagnerait de hausses de loyer pouvant aller jusqu'à 26 ou 27 %.

    « Une augmentation de 87 â?¬ par mois.

    Pour moi, c'est énorme » Une pilule dure à avaler pour Eric Moreau, agent municipal et locataire : « Emmaüs veut que les locataires paient pour des travaux qu'ils auraient dû faire depuis longtemps. S'ils avaient entretenu correctement, on n'en serait pas là. » Le père de famille montre les fissures dans son salon, la moisissure sous la fenêtre de sa chambre, sans parler du compteur électrique qui a failli prendre feu il y a quelques semainesâ?¦ « Rien n'est aux normes ! On n'a même pas de prise de terre ! » peste-t-il. L'augmentation est très mal vécue par ceux qui ont de petits revenus comme Moussa Gallèze : « J'ai une retraite de 900 â?¬, je paie actuellement 465 â?¬ de loyer et on m'annonce une augmentation de 87 â?¬ par mois (+ 18 % environ, NDLR). Pour moi, c'est énorme, sans compter le gazâ?¦ » Les locataires déplorent aussi que l'augmentation n'ait pas été étalée dans le temps.

    Le bailleur, Emmaüs Habitat, tente de calmer le jeu et indique que le conventionnement de l'immeuble va permettre à certains habitants de voir leur loyer résiduel baisser : « Avec le conventionnement, ils vont avoir des allocations personnalisées pour le logement (APL), ce qui va diminuer le loyer pour 46 % des locataires », explique Nelly Lordemus, directrice générale d'Emmaüs Habitat. Une hausse du loyer résiduel est par contre attendue pour les 54 % restants « parce qu'ils ne sont pas dans une tranche de revenus qui leur permet de bénéficier du maximum de l'APL ». Une situation qui a alerté le maire, Daniel Wappler (SE), et l'ancien maire et ancien conseiller général, Pierre-Jean Gravelle (UMP). Face à la levée de boucliers, le bailleur est en train de voir les situations « au cas par cas » pour que « le taux d'effort des locataires ne dépasse pas 30 % de leurs ressources ». Une rencontre avec la mairie, puis avec les locataires est prévue courant janvier.