Villeneuve-le-Roi : l’incendie remet le feu aux poudres au lycée Brassens

Après l’incendie survenu samedi soir au lycée Brassens, une partie des professeurs exercent leur droit de retrait, ce jeudi. Ils relancent la question de présence d’amiante dans l’air.

 Villeneuve-le-Roi, ce dimanche. Les cours ont été suspendus durant trois jours, suite à l’incendie qui a touché plusieurs salles du 1er étage de physique chimie et de sciences, samedi dernier.
Villeneuve-le-Roi, ce dimanche. Les cours ont été suspendus durant trois jours, suite à l’incendie qui a touché plusieurs salles du 1er étage de physique chimie et de sciences, samedi dernier. LP

    On prend les mêmes et on recommence. Le lycée Brassens aux 900 élèves qui avait déjà fait polémique l'hiver dernier à cause de problèmes d'amiante dans l'air, est sur le point de reproduire le même schéma.

    L'incendie de samedi dernier qui a touché plusieurs salles de sciences et de physique au 1er étage du bâtiment entraînant une fuite d'eau, a remis de l'huile sur le feu. La question de présence d'amiante dans l'air est relancée. Les tests ont été réalisés ce mercredi.

    Selon la proviseure, « les premiers résultats d'analyse de l'air sont conformes sur l'étage incendié », indique-t-elle via le logiciel « pronote » dirigé aux parents et aux élèves. Après trois jours de suspension, les cours reprendront donc ce jeudi avec quelques modifications d'emploi du temps, a prévenu le rectorat. Le premier étage restera condamné.

    Droit de retrait des enseignants

    Mais l'équipe enseignante et éducative n'est pas convaincue. Loin de calmer les esprits, ces tests attisent de nouveau la polémique. « Il y a de l'amiante dans les peintures murales et dans la colle des dalles du sol, sur lesquelles l'eau a ruisselé : cela a pu engendrer la propagation de fibres d'amiante ailleurs », s'inquiètent les professeurs dont une partie a prévu d'exercer leur droit de retrait ce jeudi.

    Cela s'était déjà produit pendant deux mois en novembre dernier lorsque des faux plafonds s'étaient écroulés dans la salle informatique. De l'amiante avait alors été décelé dans les flocages, selon les résultats d'analyse. Les enseignants demandent aujourd'hui le passage d'une commission départementale de sécurité « pour garantir que les locaux soient sains ».

    L'affaire est d'autant plus sensible que cela fait de nombreuses années que l'état de dégradation du lycée fait débat. Du côté des parents d'élèves et des lycéens, c'est le ras-le-bol général. « Pendant combien de temps va-t-on laisser les élèves de Brassens subir des conditions d'enseignement dégradées ? », pose Julien Guignard, à l'origine d'un collectif de parents d'élèves.

    Charlotte, en 2e année de BTS, hésite encore à revenir en cours. « Je ne me sens plus en sécurité. Il ne manque plus qu'un avion nous tombe sur la tête et on aura tout eu », ironise la jeune femme de 22 ans. Même avis de Charles, en terminale scientifique, qui a le sentiment d'un « déjà-vu ». « C'est comme lors de l'incident de l'hiver dernier, on a peu d'information », s'agace le lycéen. « Une chose est sûre, le lycée est devenu dangereux », renchérit Charlotte.