Villeneuve-le-Roi : le lycée Brassens déserté à cause de l’amiante

Le corps enseignant et le personnel ont exercé leur droit de retrait après avoir appris que le taux d’amiante était anormalement élevé dans une salle de cours. Les élèves sont rentrés chez eux.

 Villeneuve-le-Roi, ce lundi. Le corps enseignant et les lycéens ont déserté l’établissement après avoir appris que le taux d’amiante était plus élevé que la normale.
Villeneuve-le-Roi, ce lundi. Le corps enseignant et les lycéens ont déserté l’établissement après avoir appris que le taux d’amiante était plus élevé que la normale. LP/C.P.

    Après les infiltrations, les rats, les affaissements de terrain, le retour de l'amiante. Personnel et enseignants l'ont compris vendredi, quand on leur a annoncé, presque comme si c'était une formalité, que les ordinateurs de la salle 320, fermée en novembre dernier, seraient détruits : il y a encore de l'amiante au lycée Georges-Brassens de Villeneuve-le-Roi.

    Depuis combien de temps ? Cela aura-t-il des conséquences réelles sur leur santé ? Ils n'en savent rien. Mais l'annonce a suffi pour que les professeurs et le personnel décident d'exercer leur droit de retrait.

    Les lycéens eux, ont bloqué l'entrée de l'établissement tôt ce matin et les cours ont été annulés. Un énième épisode dans un lycée qui doit être reconstruit et qui accumule les problèmes.

    « S'il n'y a plus d'amiante aujourd'hui ? »

    A l'heure où les lycéens sortent d'habitude griller une cigarette, le trottoir devant l'établissement est entièrement vide. Comme le bâtiment principal. Les jeunes sont rentrés chez eux, les professeurs eux, se sont réfugiés au CDI, situé dans un autre bâtiment, à une trentaine de mètres.

    « On nous avait toujours dit qu'il n'y avait pas d'amiante, s'agace un professeur et membre du syndicat SNES. Donc les précédents diagnostics étaient faux ? La région nous répond qu'en fait c'est parce qu'il y a deux flocages différents et que par hasard, ils avaient toujours testé le sain. »

    L'amiante a également contaminé l'air de la salle, qui affichait en novembre un taux de 11 fibres par litre, quand la limite maximale admise est de 5. Ce qui est déjà « scandaleusement élevé » selon ce même professeur.

    La Région se veut rassurante

    D'après la Région, en charge des lycées franciliens, les choses seraient un peu plus compliquées et surtout, beaucoup moins dangereuses que ne le pressentent enseignants et élèves.

    En fait, les professeurs et le personnel auraient pris connaissance seulement maintenant, de tests réalisés il y a plusieurs semaines. Ceux-ci, refaits récemment, ils indiquent que « la situation est revenue à la normale ».

    « Fin novembre, une plaque de faux plafond a bougé et de la poussière est tombée, détaille la Région. Immédiatement, le proviseur nous a contactés, la salle a été fermée et des tests ont été effectués. A ce moment-là, ils étaient positifs ». Mais à ce jour, elle assure que ce n'est plus le cas. Sceptiques, les professeurs se demandent « où est passé cet amiante ».

    Peut-être obtiendront-ils une réponse au conseil d'administration qui doit se tenir ce lundi soir. La salle 320, elle, restera fermée jusqu'aux vacances de Noël, pendant lesquelles elle fera l'objet d'un assainissement.

    La reconstruction traîne en longueur