Dans les Yvelines, un voleur s’introduit par la lucarne d’une boulangerie : « Je voulais faire comme le chat »

Un voleur a été arrêté avec un sac contenant 18 kilos de pièces alors qu’il venait d’escalader le mur d’une boulangerie. À la barre, il a reconnu les faits et a admis vouloir imiter les chats.

Illustration. Ce lundi, devant le tribunal judiciaire de Versailles, un homme comparaissait pour le vol d'un sac de... 18 kilos de pièces. LP/Matthias Troude
Illustration. Ce lundi, devant le tribunal judiciaire de Versailles, un homme comparaissait pour le vol d'un sac de... 18 kilos de pièces. LP/Matthias Troude

    C’est une histoire assez cocasse sur laquelle ont dû se prononcer les magistrats du tribunal judiciaire de Versailles, ce lundi : celle d’un voleur qui se prenait pour un chat. À la barre du tribunal, Salah regarde le président dans les yeux et, reconnaît les faits pour lesquels il comparaît ce lundi après-midi.

    Sur le papier, c’est un vol, banal, sans envergure, commis dans la nuit de samedi à dimanche dans une boulangerie des Clayes-sous-Bois, près de Versailles (Yvelines). Il apparaît avec un œil poché, « des coups plein la tête », ne se souvenant plus qui de la police ou du boulanger et de ses deux enfants en est à l’origine.

    Quelques souvenirs précis émergent, toutefois : samedi soir, il quitte le domicile de sa sœur, chez qui il est logé depuis quelques semaines, pour prendre l’air. « Je n’avais aucune intention de voler, je n’y allais pas pour ça. » Il aperçoit la lucarne d’une boulangerie. Et décide de grimper. « J’ai voulu faire comme le chat qui venait d’escalader le mur. J’adore grimper. Je suis un amoureux des animaux et j’aime les observer : les insectes qui montent aux murs, les félins… Avec mon frère, on regarde des émissions animalières. Je m’intéresse aux oiseaux, aux insectes. Alors ce soir-là, j’ai voulu imiter les chats. Ça m’arrive souvent. »

    Un gros consommateur de cannabis

    Le quadragénaire s’engouffre par la petite fenêtre et s’empare du contenu d’une caisse de la boulangerie. Il y a énormément de pièces. Les estimations effectuées par la police évaluent le montant du butin à… 18 kilos de pièces. « Cela représente un sacré montant à coup sûr, même si l’estimation n’a pas pu être faite (le poids d’une pièce varie de 4 à 8 grammes) », précise la procureure. L’alarme se déclenche. Le propriétaire est avisé, prévient la police et se rend sur place avec ses deux fils. Salah est surpris avec ce fameux sac sur le dos, reçoit des coups et passe sa fin de week-end en garde à vue. Une nouvelle fois.

    L’homme a déjà été condamné à onze reprises. Et chacune de ses peines illustre ses errances, la misère sociale dans laquelle il baigne depuis des années. Ancien SDF, accro à la cocaïne et à l’alcool, il a vaincu ces deux démons pour se réfugier dans le cannabis, qu’il consomme à haute dose : il reconnaît 20 joints par jour. Et répète avec insistance son amour pour les animaux.

    Pourtant, l’homme qui s’exprime à la barre est d’une cohérence étonnante. Il parle un français sophistiqué, ne bafouille pas et reconnaît ses torts sans ciller. « Il est empreint de la réalité de sa vie, avec beaucoup de recul sur ce qui lui arrive », défend son avocate Sarah Girault. Pas suffisant pour convaincre les juges : Salah a rejoint la prison lundi soir. Il devrait y rester huit mois.