Départementales dans les Yvelines : à Mantes-la-Jolie, le « front républicain » pour le second tour, c’est du passé

Les différents candidats éliminés au premier tour peinent à communiquer lisiblement sur les consignes de vote. Beaucoup on axé leur campagne en opposition au LR sortant Pierre Bédier, mais il se refusent également à soutenir le Rassemblement national.

Mantes-la-Jolie, dimanche 20 juin. Sept binômes étaient candidats au premier tour dans le canton de Mantes. Pour le second tour, les électeurs auront le choix entre président LR sortant Pierre Bédier et le RN et ancien maire de Mantes-la-Ville Cyril Nauth. LP/M.S.
Mantes-la-Jolie, dimanche 20 juin. Sept binômes étaient candidats au premier tour dans le canton de Mantes. Pour le second tour, les électeurs auront le choix entre président LR sortant Pierre Bédier et le RN et ancien maire de Mantes-la-Ville Cyril Nauth. LP/M.S.

    Surtout, ne pas donner l’impression d’appeler à voter le Rassemblement national. Au lendemain du premier tour des élections départementales sur le canton de Mantes-la-Jolie qui ont vu Pierre Bédier (LR) arriver en tête devant Cyril Nauth (RN), les vaincus rivalisent d’euphémismes pour les consignes de vote du second tour. Avec une obsession : éviter de favoriser le parti de Marine Le Pen.

    Après une campagne consacrée à dénoncer le « système Bédier » ou à « en finir » avec l’homme fort des Yvelines, les défaits sont désormais devant un dilemme : faut-il faire barrage au RN quitte à favoriser Pierre Bédier ? Ou empêcher ce dernier au risque d’appeler à voter Le Pen ?

    Pour répondre à ces questions simples, il faut toutefois se munir d’un décodeur. Le binôme Marc Jammet-Binta Sy (DVG) estime ainsi qu’ « aucune voix ne doit aller sur le candidat du Rassemblement national. Pour autant la candidature de Pierre Bédier ne peut pas représenter une issue », écrivent-ils dans un communiqué. Pour Khadija Moudnib (LREM), les électeurs ont le choix entre « la peste et le choléra ». Selon elle, « ces deux candidats mèneront le Mantois dans le mur ».

    « En gros, c’est à vous de voir »

    Chez Audrey Hallier et Dylan Guelton (union de la gauche avec les écologistes), « le vote RN n’est en aucune façon un moyen de combattre le clientélisme (…). Nos électeurs prendront leur décision (…) en faisant ce qu’ils estiment être le moins pire. »

    Même si personne n’appelle formellement à voter Rassemblement national, il n’est plus évoqué, comme par le passé, de « front républicain ». Si bien qu’aucune consigne claire ne se dégage. « En gros, c’est à vous de voir », dit un élu local, dans un canton où l’abstention s’élevait à 72,48 % au premier tour.

    « Cette posture n’est pas illogique, défend un bon connaisseur du milieu politique local. Personne, même s’il déteste Pierre Bédier, ne prendra le risque d’appeler à voter Cyril Nauth. C’est intenable politiquement, vis-à-vis des partis de tutelle et c’est le genre de décision qui peut vous poursuivre toute une vie. Quant à appeler à voter pour Pierre Bédier, c’est compliqué : l’essentiel de leur campagne a été concentré sur lui. Derrière les discours publics, j’aurais aimé que l’un d’entre eux nous dise ce qu’il va faire à titre privé. C’eut été plus courageux ! »