« Je cherche en vain un successeur »

PHILIPPE MAURY , médecin généraliste, à la retraite début 2010

« Je cherche en vain un successeur »

    Après de 65 ans, Philippe Maury, médecin de ville depuis trente-six ans, cherche un praticien pour lui succéder. La tâche s'avère ardue. « Je cherche un successeur depuis septembre. Et pour l'instant, rien », indique le médecin, qui prévoit de partir à la retraite le 1 e r janvier 2010. En dix ans, Houilles a perdu six médecins, recense le professionnel. « Ce qui m'intéresse, c'est l'être humain. Pour moi, un patient n'est pas un assemblage d'organes. Je me suis installé par vocation. Mais, au fil des ans, celle-ci a disparu. On nous considère comme rien du tout. On respecte plus son pompier que son médecinâ?¦ J'ai arrêté les gardes de nuit, le jour où j'ai été réveillé à 4 heures du matin pour un patient qui avait mal au piedâ?¦ Il avait acheté quelques heures plus tôt des chaussures trop petitesâ?¦ »

    Sans compter les malades qui réclament une visite à domicile après « le shopping ». Ce manque de considération participe au désenchantement de ce professionnel. « Aujourd'hui, nous n'avons plus grand-chose de libéral : les tarifs sont bloqués, les indications thérapeutiques paramétrées par la Sécurité socialeâ?¦ »