Île-de-France : l’escroc avait encaissé 250 000 € de chèques volés

Cette femme se défend en rejetant la faute sur son mari, qui l’aurait manipulée.

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Illustration. LP/OLIVIER BOITET.

    Malgré l'émergence de la civilisation numérique, l'escroquerie aux chèques se porte toujours aussi bien. Une femme de 28 ans a été mise en examen, jeudi à Versailles, pour escroquerie, faux et usage de faux. Elle est suspectée d'avoir encaissé des chèques volés à quarante-sept victimes à hauteur de 250 000 € dans toute la région parisienne depuis plus d'un an, mais aussi à Marmande (Lot-et-Garonne).

    Un faux chèque de 1 800 € pour appâter les victimes

    L'affaire remonte à janvier 2018. Un escroc recrute des victimes sur Internet. Il leur propose de lui envoyer leur CV afin de les embaucher comme gestionnaire de patrimoine. Et pour les appâter, il leur envoie un chèque de 1 800 € : à charge pour la victime de lui renvoyer un autre chèque de 1 500 €, ce qui lui permettrait de garder une commission de 300 €. « Mais comme le chèque est volé, la personne a tout perdu, elle n'a ni travail ni argent », précise une source proche de l'affaire.

    L'escroc propose à sa femme de lui donner un coup de main dans cette affaire. Il lui demande d'encaisser des chèques correspondant au loyer de ses locataires et de lui reverser le montant en espèces. Mais dans le courant de l'année, les gendarmes de la brigade des recherches de Rambouillet reçoivent plusieurs plaintes d'habitants de Saint-Arnoult-en-Yvelines et de Feucherolles. Ces personnes expliquent qu'elles croyaient avoir trouvé un travail et ont naïvement accepté d'envoyer de l'argent à l'aigrefin.

    L'époux s'est volatilisé

    Les enquêteurs concentrent leur attention sur le titulaire du compte sur lequel les chèques sont encaissés. Au total, ils se rendent compte qu'une femme a encaissé quarante-cinq chèques. Les gendarmes ont arrêté cette suspecte, mardi à Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne) mais son mari reste introuvable. Durant sa garde à vue, la jeune femme passe aux aveux. Mais elle explique qu'elle a été manipulée par son mari, qui a pris la poudre d'escampette. « Je tombe de haut, précise-t-elle. Je ne pensais pas que je participais à une entreprise malhonnête ». « C'est une femme seule qui a été influencée par cet homme », ajoute une source proche du dossier. La suite des investigations passera nécessairement par la localisation et l'arrestation de son époux.