Rambouillet : le coup de fouet de Patrick Pelloux aux employés de l’hôpital

Rambouillet, jeudi soir. Le célèbre médecin urgentiste Patrick Pelloux a participé à une réunion publique organisée par le collectif de défense et de développement de l’hôpital de Rambouillet, inquiet du projet de regroupement avec celui du Chesnay.
Rambouillet, jeudi soir. Le célèbre médecin urgentiste Patrick Pelloux a participé à une réunion publique organisée par le collectif de défense et de développement de l’hôpital de Rambouillet, inquiet du projet de regroupement avec celui du Chesnay. (LP/JB.)

    La réunion de jeudi soir aura duré trois heures. Une centaine de personnes se sont réunies dans la salle Antoinette Vernes, qui jouxte l'hôpital de Rambouillet, à l'appel du collectif de défense et de développement de l'établissement*, inquiet du projet de regroupement avec l'hôpital du Chesnay (lire en encadré). Pour l'occasion, deux invités de marque ont fait le déplacement : les urgentistes Patrick Pelloux et Christophe Prudhomme.

    « Ce qui se passe à Rambouillet est orchestré : c'est une partition que nous avons déjà écoutée des dizaines de fois et dont la fin n'est autre que la fermeture de l'hôpital » lance Patrick Pelloux. Le personnel dénonce la réduction massive des dépenses de santé publique, les coupes budgétaires « systématiquement sur le plan humain », et la transformation des hôpitaux « en entreprise qui doivent être rentables ».

    Des aides-soignantes, des chefs de service, des citoyens : chacun veut apporter son témoignage. « Nous sommes passés de deux heures d'attente aux urgences à une moyenne de 6 heures à 8 heures, rapporte le docteur Idrissa Bognounou. Il faut faire face à une pénurie de lits, des burn-out, des gardes où on finit par se rendre la peur au ventre… » A en croire le médecin, le service de réanimation était au bord de la fermeture à l'été 2015.

    Ce qui semble miner le plus le personnel, c'est le sentiment d'impuissance. « Je ne me reconnais plus ici, souffle Robert Montarnal, un chirurgien estimé de l'établissement. J'avais l'espoir de partir en retraite en laissant cet hôpital structuré et je ne m'en sens plus capable… » Le médecin s'apprête à rejoindre une clinique privée à but non lucratif.

    Christophe Prudhomme et Patrick Pelloux, citant la réussite de l'Hôtel-Dieu et des combats gagnés, veulent remotiver les troupes. « Les gens sont venus s'installer à Rambouillet pour la qualité des services publics. L'hôpital en fait parti. Ce sont vos vies : à vous de mobiliser les élus, les citoyens, tous ceux que vous pouvez rassembler à votre cause » insiste Pelloux. Et son collègue de conclure : « Ce n'est pas un petit combat ! »

    *Renseignements à [email protected]