Un jour sans à 90 â?¬

Un jour sans à 90 â?¬

    Il y a des jours sans. Après un mois d'abstinence, je ressors mon scooter pour une course dans Paris. Je n'ai pas fait 100 m que je me fais arrêter. Normal, j'ai roulé dans la voie de bus. Tous les deux-roues ou presque le font à Paris, le gouvernement réfléchit à légaliser la pratique, paraît-ilâ?¦ La jeune policière s'en fiche : il faudra payer. J'ai la décence de reconnaître ma faute. Elle a la délicatesse d'éviter la leçon de morale. Il y a 90 â?¬ sur le PV et des fautes d'orthographe sur les mots écrits autour. La policière ne me demande même pas de ne pas recommencer. Tant mieux. Ã?a m'évite de mentir.

    Pendant que j'attends, d'autres fonctionnaires ont stoppé plusieurs automobilistes. Leur faute à 90 â?¬ ? Bloquer une intersection. Il y a en effet une ruelle qui débouche sur l'avenue. Derrière leur volant, ils n'en reviennent pas. Ce qu'il y a de bien avec cette infraction, c'est que pour peu de choisir la bonne rue parisienne, à tous les coups on gagne. Je connais des coins où nos amis en bleu feraient des pêches miraculeuses. Parti acheter mon timbre-amende dans un tabac, j'ai joué le numéro de la policière (il est mentionné sur le PV) au loto. J'ai pas gagné 1 â?¬ . C'était vraiment un jour sans.