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Agriculture : la sécurité sociale de l’alimentation sauvera-t-elle nos estomacs ?
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Agriculture : la sécurité sociale de l’alimentation sauvera-t-elle nos estomacs ?

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Assurer à tous les citoyens une nourriture de qualité, une utopie ? Plusieurs associations ou syndicats croient dur comme fer que c’est possible. Mais si l’idée semble simple, sa mise en œuvre pourrait s’avérer délicate.

L’agriculture est-elle condamnée au déclin ? Selon la Dares, liée au ministère du Travail, dans dix ans, la France devrait compter 40 000 agriculteurs de moins, alors qu’ils ne représentent déjà plus que 2 % de la population active. Dans le même temps, notre autonomie alimentaire ne cesse de reculer : en témoigne l’évolution de nos importations, qui ont bondi de 87 % en dix ans. Enfin, comme le constate Bénédicte Bonzi, anthropologue et autrice de La France qui a faim (Seuil), « le système alimentaire, de la production jusqu’à la consommation, dysfonctionne complètement, il ne répond à aucune des promesses qui ont été faites », à commencer par celle de nourrir correctement les Français.

En effet, aujourd’hui, dans l’Hexagone, 8,5 millions d’adultes souffrent d’obésité, souvent à cause d’une nourriture de mauvaise qualité, tandis que, selon une étude réalisée par l’institut CSA, près de 2,4 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire. La solution, pour la chercheuse, serait de transformer « tout le système alimentaire ». Loin d’être un vœu pieux, elle pense que la mise en place d’une « sécurité sociale de l’alimentation » (SSA) pourrait favoriser un changement radical. Une idée qui fait son chemin, puisqu’elle est aujourd’hui défendue par nombre d’intellectuels et par des associations, comme le Réseau salariat, L’Atelier paysan, la Confédération paysanne, les Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Civam), ou encore le Collectif démocratie alimentaire, toutes regroupées au sein du Collectif pour une sécurité sociale de l’alimentation. Celui-ci « existe depuis 2017 et son socle commun a été défini en 2019 », nous précise Somhack Limphakdy, membre du collectif en Alsace. Mais en quoi consisterait cette SSA ?

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne