Accueil

Politique Gouvernement
Eric Zemmour, à la sortie de sa rencontre avec des agents de police de Sevran ce mardi 29 mars 2022.
Eric Zemmour, à la sortie de sa rencontre avec des agents de police de Sevran ce mardi 29 mars 2022.
BERTRAND GUAY / AFP

Les violences à Sevran et Aulnay perdurent... et les politiques s'en mêlent

Petite récup’

Par

Publié le

Alors que les deux communes de Seine-Saint-Denis ont connu une troisième nuit de violences urbaines, Éric Zemmour s’est précipité ce mardi 29 mars sur place auprès de policiers. De son côté, Gérald Darmanin a annoncé l’ouverture d’une enquête concernant la mort d'un Sevranais et une série d'interpellations dans la nuit de lundi à mardi.

Plus calme que les deux soirs précédents, la nuit de lundi à mardi a encore été marquée par plusieurs incendies, dégradations et violences à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), expression d'une colère née après la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi. Au total, 11 containers poubelle et 4 véhicules ont été incendiés, et des barricades de fortune érigées, a appris l'AFP de source policière.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé l’ouverture d’une enquête concernant l’intervention de police ayant entraîné la mort du Sevranais la semaine passée. « Une enquête est ouverte concernant l’intervention de police survenue samedi après-midi à Sevran » ajoutant que « suite aux violences et dégradations commises en Seine-Saint-Denis, 16 interpellations ont été effectuées ce week-end et les forces de l'ordre ont appréhendé 13 personnes hier soir » a-t-il écrit sur Twitter ce mardi 29 mars.

À LIRE AUSSI : Nuit de violences à Sevran et Aulnay-sous-Bois après la mort d'un homme tué par un policier

Durant la nuit, 13 personnes, dont certaines en possession de jerricans ou de cocktail molotov, ont en effet été arrêtées pour « dégradations volontaires par incendie », « participation à un groupement en vue de violences et dégradations » et « violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique », des fonctionnaires ayant été ciblés, dès 19 heures 30, par des tirs de projectiles.

Rencontre au commissariat

Les événements font suite à la mort samedi de Jean-Paul dit « JP », un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran et père de quatre enfants. Grièvement blessé à l'omoplate gauche, selon une source policière, il est décédé en fin d'après-midi à l'hôpital des suites de ses blessures. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé « en état de choc », n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet.

Dans un communiqué publié samedi soir, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, avait fait part de son émotion après la mort de son administré, indiquant que ses « premières pensées » allaient « vers sa famille ». Une réaction, qui a suscité la colère dans les rangs de la police. Le syndicat des commissaires de la police nationale a notamment dénoncé l'attitude du maire de Sevran, évoquant un « tweet scandaleux et plus que tendancieux. Il manque : fourgon volé, délit de fuite avec policier renversé, camion/colis volés » a-t-il écrit sur Twitter.

À LIRE AUSSI : Piétons traînés par une voiture en Seine-Saint-Denis : un deuxième homme en garde à vue

De son côté, le candidat à l’élection présidentielle, Éric Zemmour s’est déplacé ce mardi dans le commissariat de la ville de Sevran. Le chef de file du parti Reconquête ! s’est affiché à la table de fonctionnaires de police, expliquant à travers un tweet être « venu soutenir nos forces de l’ordre après trois nuits d’émeutes ». Une visite qui n'est pas du goût de la députée La France Insoumise, Clémentine Autain. Décriée par des syndicats de police pour avoir imité le maire de Sevran en ayant eu une pensée pour le conducteur décédé, l'élue de Seine-Saint-Denis s'est interrogée sur ce soutien hâtif. « Comment est-il possible d'apporter un soutien sans faille à la police avant même de connaître les circonstances du drame et sans aucunes condoléances pour les proches de la victime ? Agir en faveur du calme aux Beaudottes suppose de faire vivre l'esprit de justice » a-t-elle écrit sur Twitter

Votre abonnement nous engage

En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.

Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne