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« Si vous me demandez mon avis personnel : je pense que c'est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs », a déclaré Emmanuel Macron à propos de la limitation à deux mandats présidentiels successifs.
« Si vous me demandez mon avis personnel : je pense que c'est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs », a déclaré Emmanuel Macron à propos de la limitation à deux mandats présidentiels successifs.
Christophe Ena/AP/SIPA

3e mandat présidentiel ? Pour Macron, "c'est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs"

Folie des grandeurs

Par Marianne avec AFP

Publié le

Introduire « une part de proportionnelle » aux élections législatives « serait bon pour la démocratie », a également estimé Emmanuel Macron ce dimanche 5 mai dans un entretien accordé à « La Tribune Dimanche » et à « La Provence », à propos d'un sujet institutionnel qui divise son camp.

Ce dimanche 5 mai, le président de la République a accordé un entretien à La Tribune Dimanche et à La Provence ce 5 mai, alors qu'il entre dans sa huitième année au pouvoir. L'occasion pour Emmanuel Macron d'évoquer la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels successifs… Cette règle « est là et je ne vais pas changer la Constitution », a-t-il d'abord assuré. Avant de lâcher : « Si vous me demandez mon avis personnel : je pense que c'est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs ».

« Je ne suis pas forcément en train de vous dire que j'aurais aimé être candidat à un troisième mandat », mais « quand on met des interdictions dans la loi, on capture en quelque sorte une part de la liberté des électeurs qui sont souverains ».

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Le chef de l'État est également revenu sur un sujet qui ne met pas tout le monde d'accord au sein de la majorité. En 2017, Emmanuel Macron avait promis d'introduire une « dose de proportionnelle » aux élections législatives. Lors de la campagne 2022, le président s'était de nouveau dit favorable à la proportionnelle, ouvrant même la porte à une proportionnelle intégrale, avec un nombre de sièges proportionnel au total des suffrages obtenus. Pourrait-il mettre en place la proportionnelle avant la fin de son mandat ?

« Si une majorité se dégage pour introduire une part de proportionnelle, oui. C'est l'engagement que j'ai pris. Je pense que ce serait bon pour la démocratie », a répondu le président de la République. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, favorable à une dose de proportionnelle, a d'ailleurs lancé des concertations sur le sujet. 

Mais le camp présidentiel se divise sur le sujet. Le chef des députés Renaissance Sylvain Maillard est contre, tout comme la ministre des relations avec le Parlement Marie Lebec, tandis que les alliés du MoDem militent de longue date en faveur de ce mode de scrutin.

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Le chef de l'État fait aussi part de certains regrets après 7 ans au pouvoir. « J'aurais voulu faire la réforme des retraites par points promise pour le premier quinquennat. La crise des gilets jaunes puis le Covid nous en ont empêchés », a-t-il souligné. Et de détailler : « Elle était plus difficile à mener que celle qu'on a faite l'an passé (le report de l'âge légal à 64 ans) car elle refondait plus fondamentalement le système. Je pense que c'est un élément qui aurait changé en profondeur les choses ».

Emmanuel Macron aurait « aussi aimé mener à son terme la réforme institutionnelle stoppée en 2018 », percutée par l'affaire Benalla. Elle prévoyait notamment la réduction du nombre de parlementaires et l’introduction d'une dose de proportionnelle. Interrogé sur la situation de majorité relative qui prévaut à l'Assemblée depuis 2022, Emmanuel Macron estime que cela n'a « pas empêché de faire des réformes », même si cela a pu « brouiller les choses parce que le débat parlementaire est dilué par des considérations politiciennes ».

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« Mais c'est à nous de clarifier », a-t-il déclaré. Les Français ont voulu « quelque chose qui ressemble davantage à un système proportionnel » et cela « nous oblige à trouver des compromis », a-t-il encore jugé. Et si d'aventure une motion de censure devait être votée, comme les oppositions en font planer la menace, Emmanuel Macron en « tirerai(t) les conséquences politiques et institutionnelles qui dépendront des circonstances », a assuré le président de la République.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne