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Changements climatiques : quel avenir pour les stations de ski?

Par Marie-Eve Shaffer (journaliste)
avenir-ski PGMart/Derplan13/Shutterstock.com

Tout le monde s’entend : les changements climatiques risquent de bouleverser la saison du ski, déjà largement soumise aux aléas de la température. Pour y faire face, les montagnes d’ici et d’ailleurs ont déjà commencé à s’adapter. Voyez comment.

Une étude d’Ouranos, un consortium spécialisé dans la climatologie et l’adaptation aux changements climatiques, concluait en 2019 que d’ici 2050, les centres de ski du Québec ouvriraient leurs pistes de 7 à 10 jours plus tard. Avec la fonte hâtive des neiges au printemps, la saison serait donc écourtée de 10 à 20 jours en moyenne. Elle pourrait aussi être moins divertissante puisque le domaine skiable diminuerait de 20 à 30 %.

« Selon les choix de société qu’on fera, on atteindra une certaine stabilité dans les conditions météorologiques dans quelques décennies. Mais si on continue d’augmenter nos émissions de gaz à effet de serre, il y aura une dégradation », prévient Ursule Boyer-Villemaire, cheffe de l’équipe spécialisée en risques et en adaptation climatique d’Ouranos.

Le consortium met à jour ses données sur l’évolution du couvert neigeux au Québec et documente les risques auxquels s’exposent les centres de sport de glisse en lien avec les changements climatiques.

Des budgets sous pression

Dans tous les cas, les stations de ski devront consacrer encore plus de temps et d’argent à la fabrication de neige dans les prochaines décennies. Une étude de l’Université de Waterloo publiée en 2023 évalue qu’au Québec, la production de neige augmentera de 33 à 109 % d’ici 2050. Tout dépendra de l’évolution du climat d’ici là.

Les changements climatiques entraînent par ailleurs une détérioration plus rapide des infrastructures des stations de ski, ce qui exerce une pression sur leur budget d’investissement, selon Ursule Boyer-Villemaire. « Il y a des seuils de bascule qui vont être franchis, financièrement parlant, et à ce moment-là, les stratégies d’affaires vont devoir changer », mentionne-t-elle.

En Europe, des stations de ski ont décidé de fermer leurs portes parce qu’elles n’étaient plus rentables. D’autres revoient leur modèle d’affaires pour laisser moins de place aux sports de glisse. C’est le cas de Métabief, qui se trouve dans le massif du Jura, en France. Elle anticipe déjà la fin des descentes en ski et en planche à neige entre 2030 et 2035. Elle investit donc dans la remise en état de ses remontées mécaniques – et non leur remplacement – et cherche en parallèle à offrir des activités à l’année aux adeptes de plein air, notamment la luge sur rails.

À quoi s’attendre au Québec?

« Ce n’est pas tant qu’on n’aura plus d’hiver; c’est plutôt qu’il sera plus difficile à prévoir », explique Anik Champoux, directrice des programmes et du marketing de l’organisme canadien Protect Our Winters, qui suit de près la recherche sur le sujet et qui organise des activités de sensibilisation et d’éducation.

Malgré les défis qu’occasionnent les changements climatiques, l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ) souligne que ses membres sont résilients. « Ils sont prêts à s’adapter », affirme Josée Cusson, directrice des communications et du marketing à l’ASSQ. Elle mentionne que plusieurs d’entre eux proposent de nouvelles activités (randonnée pédestre, vélo de montagne, etc.) pour attirer la clientèle toute l’année.

« On a confiance en l’avenir, ajoute Josée Cusson. Quand on voit tout l’engouement entourant le ski alpin et la planche à neige, c’est rassurant. »

Skier à l’intérieur sur de la neige?

Plutôt que d’aller à la montagne, des amateurs de sports de glisse se rendent dans des centres de ski intérieur pour dévaler des pistes enneigées. Rien à voir avec les pentes sèches faites de tapis synthétiques. Plus d’une centaine de ces installations sont en activité dans le monde ou sont sur le point d’ouvrir, selon le site d’information Skiresort.info. Aucun centre de ski de ce genre n’a été construit au Canada; le plus proche se trouve dans l’État du New Jersey, aux États-Unis. Ursule Boyer-Villemaire, cheffe de l’équipe spécialisée en risques et en adaptation climatique d’Ouranos, n’a pas voulu se prononcer sur ces installations, mais dans une perspective de développement durable, plusieurs facteurs doivent être considérés selon elle, comme le bilan carbone et la quantité d’eau utilisée.

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