Flexicream

Flexicream a été mise sur le marché comme un dispositif médical.

Les substances actives sont l’éther vanillyl butylique  et l’eau salso-bromo-iodique hyperthermale.

Selon la firme, ce produit est un adjuvant précieux au massage pour le traitement des douleurs, des tensions, crampes ou spasmes musculaires, et il est également utile pour échauffer les muscles avant le sport et pour la récupération après le sport.

Prix indicatif

• Flexicream 100 ml : 16,89 €

Notre avis

Pourquoi jugeons-nous l’utilité de Flexicream contestable ?

Selon nous, l’effet analgésique et relaxant de Flexicream ne repose pas sur des études cliniques de qualité suffisante. Il existe des indications que l’éther vanillyl butylique produit un effet chauffant sur la peau et augmente la circulation sanguine locale, comme l’affirme l’entreprise.

La firme ne démontre toutefois pas de manière convaincante (par des études cliniques) que cela produit un effet analgésique et relaxant plus important qu’un placebo. Idem pour la revendication selon laquelle l’eau hyperthermale naturelle de Flexicream favoriserait la régénération des cartilages.

Selon les informations que nous avons pu obtenir, le profil de sécurité de l’éther vanillyl butylique et de Flexicream n’est pas suffisamment documenté. Nous n’avons trouvé aucune indication d’effets indésirables importants en situation d’utilisation normale dans la littérature. La firme affirme n’avoir reçu que très peu de signalements d’effets secondaires, et que tous ne faisaient état que d’une légère irritation cutanée (rougeurs).

Une fois qu'un produit est sur le marché, il n’est pas facile d’effectuer le suivi des effets secondaires, surtout pour les produits sans ordonnance. Sur ce point, les règles sont plus strictes pour les médicaments que pour les dispositifs médicaux.

S’agit-il bien d’un dispositif médical ?

Selon nous, le Flexicream ne peut pas être commercialisé en tant que dispositif médical. Certes, la firme affirme que son action est mécanique : l’effet d’échauffement de Flexicream entraînerait un soulagement de la douleur.

Mais selon notre analyse, le produit fonctionne plutôt comme un médicament. L’éther vanillyl butylique a avant tout un effet pharmacologique ; il stimule certains récepteurs dans notre peau, tout comme les produits contenant du menthol ou de l’huile de menthe poivrée. Ces derniers visent à soulager les douleurs musculaires en se liant à des récepteurs sensibles au froid dans la peau. Selon un avis de la Commission européenne, ces produits sont bel et bien des médicaments.

Le produit a d’ailleurs toutes les apparences d’un médicament : son emballage porte une indication médicale (douleurs musculaires et articulaires), et il contient un document qui ressemble à une notice.

Les firmes apprécient vivement le statut de dispositif médical, qui leur évite de devoir satisfaire aux réglementations bien plus sévères sur les médicaments, et qui leur permet notamment de commercialiser leur produit bien plus simplement et plus rapidement qu’un médicament. 

Y a t-il des règles particulières d'utilisation ?

Selon la notice d'instruction, Flexicream ne peut pas être utilisée chez les enfants de moins de six ans. Le produit doit aussi être conservé hors de portée des enfants. Il est recommandé aux femmes enceintes ou allaitantes de consulter un médecin ou un pharmacien.

Flexicream est destinée à un usage externe uniquement, et ne peut donc être ingérée. Il est recommandé de se laver les mains après utilisation. Évitez tout contact avec les yeux, la bouche et les muqueuses et n’appliquez pas la pommade sur une peau irritée, des plaies ouvertes ou sur des personnes présentant une pathologie cutanée ou une hypersensibilité à l’un des composants.

En cas d’irritation, il y a lieu de cesser immédiatement l’application et de consulter un médecin.

Existe-t-il une alternative ?

Les raideurs survenant après l’effort disparaissent généralement d’elles-mêmes après quelques journées de repos. Si vous voulez soulager la douleur et favoriser le rétablissement, mieux vaut vous tourner vers une vraie source de chaleur, par exemple un coussin de noyaux de cerise ou une compresse chauffante.

Même si le fondement scientifique de ces méthodes est tout aussi peu convaincant, elles sont généralement inoffensives, à condition que la peau ne soit pas endommagée ou enflammée et que la température ne soit pas trop élevée. Il existe aussi des signes indiquant que la chaleur soulage à court terme les douleurs aiguës dans le bas du dos ou la nuque, mais pas les douleurs chroniques, l’arthrite rhumatoïde ni l’arthrose du genou.

Si une douleur musculaire ou articulaire ne disparaît pas après quelques jours de repos, mieux vaut opter pour une crème inflammatoire contenant par exemple de l’ibuprofène. Pour ces crèmes, il existe des données concluantes indiquant qu’elles sont plus efficaces qu’un placebo pour soulager les douleurs musculaires aiguës ou les problèmes articulaires chroniques.

Nos actions

• Nous avons contacté la firme pour lui demander des études attestant de l’efficacité et de la sécurité de ce produit. Les études reçues étaient de piètre qualité.

• Nous avons demandé un avis complémentaire à la Commission mixte de l’Agence Fédérale des Médicaments (AFMPS). Cette commission rend un avis en cas de doutes quant au statut d’un produit.