News

Pesticides: tous les enfants exposés

19 septembre 2019

Au printemps 2019, nous avons fait analyser les urines de 84 enfants âgés de 2 à 15 ans, originaires de toutes les régions du pays. Chez tous les enfants, nous avons décelé les traces d’une exposition récente à un ou plusieurs insecticides. Or, pour certaines substances, susceptibles de perturber les systèmes endocrinien et reproducteur, aucune dose n’est totalement exempte de risques.

Tous les enfants exposés

Les insecticides pyréthrinoïdes et organophosphorés que nous avons ciblés figurent parmi les pesticides les plus couramment utilisés. On y recourt en agriculture, en horticulture, dans l’industrie et chez soi pour lutter contre une grande variété d’insectes. Ils sont aujourd’hui omniprésents dans l’environnement et nos milieux de vie.

L’ampleur de leur usage et leur dissémination font que - par ingestion, inhalation ou contact cutané - nous y sommes tous exposés. 

Dans l’organisme, les pesticides se transforment en différents métabolites (produits de dégradation) qui sont ensuite excrétés dans l’urine. Ce sont ces marqueurs – 4 pour les insecticides pyréthrinoïdes et 6 pour les insecticides organophosphorés – que nous avons recherchés dans l’urine de 84 enfants afin d’évaluer leur exposition à une trentaine de pesticides dits "non persistants". En effet, leurs métabolites ne sont parfois détectables que quelques heures ou quelques jours dans l’urine.

100 % des enfants testés, exposés

Avec certitude, nous savons que les enfants ayant participé à l’étude ont tous été exposés, peu avant les prélèvements, à au moins 1 insecticide organophosphoré, et 83 sur les 84 enfants à au moins 1 insecticide pyréthrinoïde. Aucune urine n’était donc exempte de métabolite de pesticides. 

Il n’existe aucune norme légale qui fixe des concentrations urinaires à ne pas dépasser pour ces pesticides. Il n’est pas possible de prédire si les concentrations détectées dans les urines auront ou non des effets néfastes sur la santé des enfants. Le lien avec une quelconque maladie est d’autant plus difficile à établir que les enfants sont confrontés quotidiennement à de nombreuses substances chimiques, autres que les insecticides, qui peuvent, elles aussi, avoir des effets toxiques. 
Nous savons seulement que, pour certaines substances pouvant perturber les systèmes endocrinien et reproducteur des enfants, aucune dose n’est totalement exempte de risques.

Réduire l’exposition

Il nous paraît donc urgent d’agir, à tous niveaux, pour éviter au maximum l’exposition du public à ces substances toxiques que sont la plupart des pesticides de synthèse. A l’évidence, il faut réduire leur utilisation tant professionnelle que domestique, et à terme, les faire disparaître progressivement de notre agriculture, de notre alimentation, de notre quotidien.

Que pouvez-vous faire pour éviter que votre enfant soit exposé à des substances toxiques? Consultez nos conseils ici.

Vers les conseils