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Autobronzants: comment les choisir et les utiliser en toute sécurité?

19 avril 2024
autobronzant

Les autobronzants vous promettent de jolies couleurs sans exposition au soleil. Nous vous expliquons tout sur le fonctionnement de ces produits, leurs risques pour la santé. Nous vous révélons également les résultats de notre test de cinq autobronzants.

Qu’est-ce qu’un autobronzant et est-ce efficace?

Un autobronzant (ou self tanning product, en anglais) est un produit cosmétique qui vous donne un teint hâlé sans exposition au soleil.

Les autobronzants contiennent un principe actif : la DHA (dihydroxyacétone) et/ou l’érythrulose. Ces ingrédients réagissent avec les protéines (la kératine) de la couche supérieure de la peau (la couche cornée), constituée de cellules mortes, ce qui a pour effet de la faire brunir.

La DHA, un principe actif présent dans l’autobronzant, réagit avec les protéines de la couche cornée de la peau et lui donne un teint hâlé.

Les premiers résultats sont généralement visibles en 1 à 2 heures et peuvent s’intensifier jusqu’à 24 à 48 heures après l’application de la DHA. L’effet dure quelques jours : vous ne pouvez pas le faire partir à l’eau, mais il disparaît spontanément en cinq à sept jours, délai moyen de mue des cellules mortes cutanées.

Plus la couche cornée est épaisse, plus le bronzage sera foncé. C’est pourquoi les autobronzants marquent davantage la peau de la paume des mains et de la plante des pieds. Le hâle obtenu dépend de la concentration de DHA : plus le produit en contient, plus le résultat sera foncé. L’effet obtenu avec un autobronzant n’est cependant pas identique à celui d’un bon bain de soleil. Avec les autobronzants, la peau est plus jaune/orangée.

Il faut également savoir que les autobronzants ne fonctionnent pas sur environ 10 % de la population. Cela s’explique probablement par une quantité insuffisante de protéines dans l’épiderme, qui ne peut donc pas réagir au produit.

Notre test de 5 autobronzants

Quels sont les ingrédients des autobronzants et sont-ils sans danger?

La DHA, ingrédient principal des autobronzants

Utilisée depuis plus de 30 ans, la DHA (dihydroxyacétone) est considérée comme sans danger. Elle ne peut pas être inhalée, avalée ou appliquée sur les muqueuses, telles que les lèvres, le nez et les zones situées à l’intérieur et autour des yeux.

La DHA a été approuvée comme ingrédient dans les autobronzants à usage externe et autres produits. Le consommateur peut facilement éviter de l’inhaler ou de l’appliquer autour des yeux, du nez et des lèvres. Le recours à la DHA dans les cabines de pulvérisation en tant que spray pour l’ensemble du corps n’a toutefois pas été approuvé par l’agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA).

Formaldéhydes et libérateurs de formaldéhyde

La DHA décompose le formaldéhyde, un conservateur interdit dans les cosmétiques en Europe depuis 2019. Ce conservateur est classé comme cancérogène et sensibilisant cutané. Au-delà d’une certaine concentration, une allergie de contact peut se produire : des démangeaisons font leur apparition, la peau devient généralement rouge et des cloques peuvent se former.

Les conservateurs qui libèrent progressivement du formaldéhyde, appelés libérateurs de formaldéhyde, ne sont toutefois pas interdits dans les produits cosmétiques. En revanche, leur étiquetage doit reprendre l’avertissement «contient du formaldéhyde». À ce jour, cette obligation concerne les conservateurs dont la concentration en formaldéhyde est supérieure à 0,05 % ou 500 ppm (500 mg/kg). Mais selon une réglementation européenne récente, elle sera prochainement renforcée : à compter du 1er août 2026, l’avertissement devra figurer sur les conservateurs dont la concentration en formaldéhyde est supérieure à 0,001 % ou à 10 ppm (10 mg/kg).

Étant donné que la DHA n’est pas un conservateur, cet avertissement ne doit pas être mentionné sur l’étiquette des autobronzants à la DHA, même s’ils en contiennent plus de 10 ppm. Cependant, pour les consommateurs sensibles au formaldéhyde, peu importe que celui-ci provienne d’un conservateur ou de la DHA. Les cinq autobronzants testés par nos collègues allemands (voir plus loin) contiennent tous plus de 10 ppm de formaldéhyde. Nous pensons que dans l’intérêt des consommateurs susceptibles de souffrir d’une allergie de contact due aux libérateurs de formaldéhyde, la mention "contient du formaldéhyde" devrait également figurer sur les autobronzants.

Les autobronzants tiennent-ils leurs promesses ?

Dans tous les cas, soyez prudent si vous savez avoir une allergie au formaldéhyde. Il est donc recommandé de toujours tester le produit sur une petite partie de la peau. Afin de limiter la formation de formaldéhyde, conservez toujours l’autobronzant dans un flacon bien fermé, à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Les parfums contenus dans les autobronzants

La plupart des consommateurs se plaignaient autrefois de l’odeur des autobronzants : la peau sentait souvent mauvais, même plusieurs jours après l’application. Un phénomène probablement dû à la réaction des cellules de la peau avec les principes actifs ainsi qu’aux processus de dégradation.

Les fabricants ont multiplié les tentatives pour masquer cette odeur avec un mélange de fragrances (parfum). Mais en contact avec la peau, certaines fragrances peuvent également déclencher une réaction allergique sous forme de rougeurs ou d’éruption. Si cette réaction se produit au premier contact, elle se reproduira chaque fois que l’autobronzant parfumé sera en contact avec la peau.

Ces fragrances figurent sur une liste de 25 substances susceptibles de provoquer des réactions allergiques. En cas de concentration supérieure à un certain seuil, la législation européenne exige que le fabricant mentionne ces substances séparément dans la liste des ingrédients.

Les cinq autobronzants testés contiennent tous du parfum et une quantité assez importante de substances (7 à 10) figurant sur la liste en question. Les personnes sensibles à ces substances devraient dès lors éviter les autobronzants.

Quelle est la différence entre un "bronzer" et un autobronzant?

Un autobronzant contient de la DHA (dihydroxyacétone) qui réagit avec les protéines de la couche cornée de la peau. Les cellules mortes de la peau brunissent de manière permanente pour 5 à 7 jours. Ensuite, elles se détachent de la peau, qui perd donc sa couleur. L’étiquette mentionne clairement les termes self tan ou "autobronzant".

Un bronzer contient des colorants solubles dans l’eau, tels que le carmin et le caramel, qui colorent la surface de la peau et lui donnent un aspect bronzé. Le bronzer agit comme un produit de maquillage, et donne immédiatement une couleur brune.

Ce produit ne réagit pas chimiquement avec la peau, il s’enlève donc facilement à l’eau et au savon. Disponibles en gels, en lotions ou en crèmes, les bronzers sont intéressants pour les personnes qui souhaitent obtenir un teint hâlé immédiat sans résultat permanent. La mention bronze figure généralement sur l’étiquette.

 

Il est clairement indiqué sur cette lotion bronzante qu'elle n'est pas un autobronzant. En cas de doute, vérifiez la liste des ingrédients.

 

Pour éviter de confondre le bronzer et l’autobronzant, vérifiez toujours la liste d’ingrédients. Si le produit contient de la DHA (dihydroxyacétone), il s’agit d’un autobronzant.

La liste des ingrédients d'un autobronzant mentionne la dihydroxyacétone.

Comment utiliser un autobronzant sans risque?

Comment appliquer l’autobronzant?

  • Attendez au moins 12 heures après une épilation pour appliquer un autobronzant.
  • Commencez par exfolier votre peau pour éliminer les cellules mortes excédentaires. Insistez bien au niveau des coudes, des genoux, des chevilles et des poignets. À ces endroits, la couche cornée de votre peau est la plus épaisse. Si vous n’exfoliez pas ces parties du corps, l’application ne sera pas uniforme et l’effet disparaîtra moins vite.
  • Lisez attentivement les consignes d’application sur l’emballage, avant utilisation.
  • N’appliquez pas le produit sur une blessure ou une peau irritée.
  • Testez-le au préalable sur une petite zone de la peau, surtout si vous êtes sujet aux réactions allergiques.
  • Appliquez le produit de manière uniforme en faisant des mouvements circulaires.
  • Évitez le contour des yeux, des lèvres et du nez. Si vous utilisez un autobronzant en spray, n’inhalez pas le produit.
  • Les autobronzants qui contiennent de la DHA peuvent provoquer une coloration des ongles, des mains et même des vêtements. Nous recommandons donc de porter des gants. Certains fabricants glissent des gants spéciaux (tanning mitt) dans leurs emballages. Si vous ne portez pas de gants, lavez-vous minutieusement les mains et les ongles après l’application.
  • Attendez que l’autobronzant ait séché sur votre peau pour vous habiller. 

Nos conseils pour un usage sans danger

  • Le hâle obtenu grâce à l’autobronzant ne vous protège absolument pas contre les rayons UV nocifs. Pensez donc à appliquer une crème solaire si vous vous exposez au soleil.
  • Conservez toujours le produit dans un flacon bien fermé, à l’abri de la lumière et de la chaleur.
  • Si la date de péremption du produit est dépassée ou si son odeur est désagréable, ne l’utilisez pas.

L’autobronzant disparaît-il après la douche ou un lavage des mains ?

Avec un autobronzant, il se produit une réaction entre la DHA et les protéines de la couche cornée. L’effet ne disparaît pas si vous vous lavez les mains, si vous prenez votre douche ou si vous transpirez.

Il s’estompera progressivement à mesure que la peau se renouvelle et que les cellules mortes colorées se détachent. Le hâle ne disparaîtra donc complètement qu’une fois la couche cornée totalement renouvelée, c’est-à-dire au bout de 5 à 7 jours. Par contre, si vous avez opté pour un bronzer, il partira sous la douche.

L’autobronzant est-il moins dangereux que le banc solaire ou les rayons du soleil ?

Lors d’une séance de bronzage au soleil, vous vous exposez aux rayons UVA et UVB. Dans un banc solaire, vous vous exposez principalement aux UVA et, dans une moindre mesure, aux UVB. Ces rayons entraînent une production accrue de mélanine, induisant un brunissement de la peau. Mais ils sont aussi une source d’altération de l’ADN, avec le risque, à long terme, de développer un cancer de la peau.

L’application d’un autobronzant, en revanche, ne provoque aucun dommage à la peau. La teinte dorée donnée par les autobronzants est due à la présence de la DHA qui, comme nous l’avons déjà précisé, se lie aux protéines à la surface de la peau. Contrairement aux UV, la DHA ne pénètre pas profondément dans la peau. Son action se limite à la couche supérieure de l’épiderme. Il s’agit donc d’une bonne alternative si vous souhaitez avoir un teint hâlé sans vous exposer au soleil ni faire de banc solaire. Contrairement aux rayons UV, les autobronzants ne contribuent pas au vieillissement de la peau.

Mais attention : ils ne contiennent pas de filtres solaires et ne vous protègent donc pas contre les rayons UV.

Quel est le meilleur autobronzant?

Notre test pratique de 5 autobronzants

Un panel d'utilisateurs et d'experts a évalué 5 autobronzants en matière, entre autres, de bronzage, d'étalement, de texture et d'ingrédients. Les produits testés étaient :

  • St. Tropez Self tan classic bronzing mousse
  • Lavera Lotion autobronzante
  • Garnier Ambre Solaire Natural Bronzer (Spray)
  • Garnier Ambre Solaire Natural Bronzer (Lingettes)
  • Rituals Self tanning body lotion

 Découvrez ici les résultats de notre tests.