«Nu», la série française qui ne s’embarrasse pas de vêtements

Réalisé par Olivier Fox, « Nu » met en scène des comédiens entièrement dévêtus, sans floutage. La saison 1 inédite sera diffusée à partir du 7 juin sur OCS Max.

 En 2026, la loi « Transparence » oblige tout le monde à être nu dans les lieux publics.
En 2026, la loi « Transparence » oblige tout le monde à être nu dans les lieux publics. Thomas Balay pour OCS/Capa Drama

    Nous sommes en 2026. Franck, un ancien flic, se réveille d'un long coma. Entre-temps, deux trois petites choses ont changé en France : la loi Transparence, votée quatre ans plus tôt, impose à tout le monde d'être nu dans les lieux publics. Réchauffement climatique aidant, la population semble s'y conforter, à part un petit groupe de « réfractaires ».

    Voilà le concept de « Nu », la nouvelle série d'anticipation française dont les deux premiers épisodes sont diffusés ce jeudi soir, sur OCS Max. L'idée de génie du réalisateur et scénariste, Olivier Fox, tient en deux lettres. « Nu ». Le pari semble fou : convaincre comédiens et figurants de faire tomber la chemise (et tout le reste) face caméra, sans rien flouter. Cette ribambelle de sexes à l'air vaut d'ailleurs à la série d'être interdite aux moins de 16 ans.

    « Ce n'était pas mon obsession de faire une série avec des gens nus ! rit Olivier Fox. C'est simplement l'aspect le plus voyant du sujet, à savoir la surenchère sécuritaire ». Voisin de la brasserie La Belle Equipe, où vingt personnes ont été tuées le soir du 13 novembre 2015, le scénariste n'en pouvait plus de croiser les militaires en patrouille. « Je me suis dit qu'il faudrait être à poil pour prouver qu'on n'a pas d'arme ».

    « Dix épisodes pour le prix d'un sur TF1 »

    Petit à petit, sa réflexion se mue en scénario de série, malgré le manque de moyens. Avec moins de 1 million d'euros de budget, Olivier Rox réalise 10 épisodes « pour le prix d'un sur TF1 ou France 2 ». La saison 1 est tournée en 25 jours seulement, à Montévrain (Seine-et-Marne) et à Montmorency (Val-d'Oise).

    Le comédien Sataya Dusaugey incarne Franck, un policier qui se réveille d’un long coma. Capa Drama
    Le comédien Sataya Dusaugey incarne Franck, un policier qui se réveille d’un long coma. Capa Drama Thomas Balay pour OCS/Capa Drama

    « On avait cinq fois moins de moyens et de temps qu'une série traditionnelle. OCS sait prendre des risques », ajoute le réalisateur. Les acteurs aussi. « Je n'avais pas peur de me dévoiler, mais de nuire à ma carrière. La qualité de la série m'a rassuré. Après, un cul reste un cul… On s'habitue très vite », explique Alain Bouzigues, vu dans le programme court d'M6 « Caméra Café », qui campe ici un médecin.

    Pour d'autres comédiens, se mettre à nu fut moins évident. « Quand mon agent m'a envoyé le scénario, j'ai cru à une blague », se souvient Brigitte Faure, alias Nathalie, la mère de Franck. Naturiste dans la vraie vie, l'actrice a pourtant ressenti « un tsunami » à l'intérieur de son corps.

    Tous égaux devant la gêne

    C'est elle qui a tourné la toute première scène en tenue d'Eve. Au milieu d'une trentaine de techniciens, tous habillés. « Ils ont fait comme si de rien n'était. C'était ça le plus bizarre : prétendre que tout était normal, alors que ça ne l'était pas ! »

    Au bout d'une semaine, l'habilleuse (oui, il y en avait quand même une) lui confie : « Je n'en peux plus de voir des gens à poil ! ».

    Malgré le froid de canard pendant les scènes d'extérieur et son « physique rond », Vincent Solignac (Serge, le père de Franck), retient surtout la « solidarité » entre les comédiens, tous égaux devant la gêne de cette « expérience unique ».

    « Nu », saison 1 (10 x 22 minutes). Disponible en intégralité sur OCS GO.