Pour une relance durable. « Mettre l'architecture au service d’un futur plus soutenable »

« Une forme de sobriété architecturale » -  Adepte de la frugalité, l’architecte Nicola Delon, cofondateur du collectif Encore Heureux, essaie, depuis 2001, de faire évoluer les mentalités dans le domaine de la construction.

Nicola Delon, architecte co-fondateur d’Encore Heureux et Sonia Vu, architecte associée.
Nicola Delon, architecte co-fondateur d’Encore Heureux et Sonia Vu, architecte associée. Crédit photo : Nathalie Baetens

Contenu en partenariat avec BNP PARIBAS

par Elodie Chermann

A 43 ans, Nicola Delon est l'archétype de la nouvelle vague d'architectes  : aussi soucieux de l'homme que de la planète. Et ses origines rurales n'y sont sûrement pas pour rien. « Je suis né à Constantine, en Algérie, où mes parents exerçaient comme médecins, mais j'ai passé le plus clair de mon enfance dans une petite commune de l'Aveyron au milieu des chevaux », raconte-t-il. C'est pourtant vers l'École d'architecture de Toulouse puis celle de Paris la Villette qu'il s'oriente.

« J'étais attiré par la dimension généraliste de ce métier, à l'interface de l'histoire de l'art, de la physique, du politique, explique-t-il. Mais j'avais envie de l'exercer autrement. » Pas question pour lui de perpétuer la tradition du grand démiurge qui impose son geste esthétique. « En plus d'être extrêmement coûteuse, cette démarche s'avère totalement inadaptée aux défis de notre société », assure-t-il.

Son ambition  ? « Mettre l'architecture au service d'un futur plus soutenable. » Ainsi, dès 2001, il monte avec son complice Julien Choppin le collectif Encore Heureux, qui veut agir sur le réel en minimisant son impact. « Il s'agit d'éviter au maximum de démolir des bâtiments et de donner une seconde vie à tous les matériaux qui peuvent resservir », détaille-t-il.

« Ce n'est ni un retour à la chandelle, ni un renoncement à la qualité. Juste une forme de sobriété architecturale qui vise à limiter les déchets et à préserver les ressources », souligne-t-il. « Et quand le réemploi ne répond pas à tous nos besoins, nous privilégions les matériaux biosourcés, comme le bois ou la terre. »

Le projet du Petit Bain, un équipement culturel flottant bardé de bois, au pied de la bibliothèque François-Mitterrand à Paris (XIIIe), lui sert de vitrine. Dès lors, les commandes pleuvent  : le pavillon implanté sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris à l'occasion de la COP 21, la maison du projet Morland Mixité Capitale, le restaurant du premier étage de la tour Eiffel, le lycée des métiers du bâtiment à Mayotte ou la rénovation du siège social de Michelin à Clermont-Ferrand… « On a, par exemple, réemployé d'anciens vitrages extérieurs pour en faire des cloisons de salles de réunion, indique-t-il. Si les matériaux s'épuisent, ­notre capacité d'innovation, elle, est inépuisable. »

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