Mayotte : la grève générale continue

Malgré l’« accord de principe » avec le gouvernement, les Mahorais ont décidé de continuer les blocages.

 Au carrefour de Chiconi, à l’est de l’île, ce mercredi, le barrage est loin d’être levé.
Au carrefour de Chiconi, à l’est de l’île, ce mercredi, le barrage est loin d’être levé. Capture/La 1re

    Les barrages routiers qui paralysent Mayotte depuis quatre semaines n'ont pas été levés. La fin de la grève découlait pourtant de l'accord conclu avec le gouvernement hier mardi; une délégation des organisateurs du mouvement avait annoncé mardi soir qu'ils demanderaient mercredi à la population de suspendre la mobilisation. Mais l'ensemble des membres du collectif de citoyens et de l'intersyndicale, réunis mercredi à Tsingoni avec des représentants de chaque barrage, ont finalement décidé de poursuivre le mouvement. Selon eux, « des points manquent » dans l'accord de principe.

    Une partie de la population dénonçait depuis le matin la « trahison » des organisateurs. Sur les barrages, dans la matinée, la détermination, loin de s'étioler, semblait même se renforcer.

    Mardi, après cinq heures de négociations, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a donné son engagement sur quinze mesures d'urgence, qui s'ajoutent à la première salve annoncée lundi. Parmi elles figurent la lutte contre les attestations d'hébergement et de paternité de complaisance, la mise en place de navires supplémentaires pour lutter contre l'immigration clandestine, la reconnaissance des associations luttant contre l'insécurité, la lutte contre l'habitat clandestin et le démantèlement des bandes, autant de sujets sources d'insécurité pour les habitants. L'objectif est d'agir vite. Dans un mois, le gouvernement et l'intersyndicale doivent évaluer les travaux engagés par les trois « missionnaires » de la ministre : Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte, le général Lucas Lambert, directeur de la gendarmerie de l'Outre-mer et Jean Courtial, conseiller d'État.

    Dans le communiqué envoyé par la ministre avant de quitter Mayotte pour assister au conseil des ministres ce mercredi matin à Paris, Annick Girardin affirmait que les barrages devaient être débloqués « au cours de la matinée du 14 mars ». Et que les maires de Mayotte s'étaient engagés à organiser l'élection législative partielle prévue dimanche.