Réforme des retraites : à la SNCF, le trafic reprend mais la grève continue
Le mouvement entame ce mardi son 48e jour. Si la plupart des cheminots ont repris le travail, un noyau dur devrait poursuivre.
Tout un paradoxe. Si, c e lundi, le trafic était presque normal sur les rails, avec seulement quelques perturbations sur les réseaux TER et Transiliens, pas question pour les organisations syndicales de la SNCF d'appeler à l a fin du mouvement. « Tant que nos revendications ne seront pas satisfaites, nous continuons », insiste Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, deuxième syndicat de la SNCF.
Alors que l'opposition à la réforme des retraites reste forte chez les cheminots et majoritaire dans l'opinion publique, aucun syndicat ne veut prendre le risque de se couper de sa base. L'heure est plutôt à l'accompagnement. Épuisés financièrement, après 47 jours de grèves d'affilée ce lundi, un record dans l'histoire de la compagnie, les cheminots sont appelés à se mobiliser désormais les jours forts. « C'est-à-dire les jours de manifestation interprofessionnelle, comme le 24 janvier, confie un cégétiste. Au bout de 40 jours de grève, quel salarié peut encore reconduire la grève tous les jours ? Aucun. »
Dès le 6 janvier, la CFDT-cheminots a ainsi appelé ses militants à concentrer leurs actions sur certains jours. « Quand vous avez moins de 6 % de grévistes au niveau du groupe, même si les roulants sont encore mobilisés, il faut s'adapter », confie un délégué de la CFDT-Cheminots.
L'espoir de la grève générale chez certains
Du côté de la CGT-cheminots et de SUD rail, si on appelle toujours à faire grève tous les jours, on précise presque dans la même phrase qu'il faut surtout cibler les temps forts. « Nous sommes lucides, confie un délégué de SUD Rail. Pour ceux qui ne veulent pas reprendre le travail, il y a toujours la grève reconductible, et pour ceux qui veulent continuer mais financièrement ce n'est pas possible, ils peuvent se mettre en grève les jours de manifestation. »
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Et le syndicaliste de préciser aussitôt : « Mais que le gouvernement ne se trompe pas. La colère est toujours là. Et on espère bien que les enseignants vont prendre le relais. Si la grève générale prend, on sera là. »