Squeezie, Cyprien, Nozman… des influenceurs reviennent sur leur signature d’une tribune polémique

Dans une tribune publiée dimanche, 150 influenceurs et créateurs de contenus alertaient les députés des risques d’un encadrement de leur activité. Plusieurs signataires, à l’instar de Squeezie ou Cyprien, se sont depuis retirés.

    C’est une tribune qui fait du bruit, mais ses signataires ont-ils vraiment voulu signer pour ? Français le plus suivi sur YouTube, Squeezie a relevé dimanche soir « l’erreur de donner (son) accord pour que (son) nom apparaisse » parmi les signatures d’une tribune, qu’il qualifie de « très maladroite », publiée le même jour dans le Journal du Dimanche. Aussi signataire, Nozman s’est également désolidarisé, quand le streamer Gotaga ou le Youtubeur Cyprien disent n’avoir jamais signé ce texte.

    Dans cette tribune, 150 influenceurs et créateurs de contenus appelaient les députés à ne pas casser leur « modèle » alors qu’une proposition de loi doit être examinée pour encadrer leur activité. Le gouvernement veut notamment les soumettre « aux mêmes règles » publicitaires que les médias traditionnels. « Nous entendons parler des influvoleurs, du combat à mener contre nous. Nous pensons que c’est une erreur. Qu’une minorité est devenue une généralité », déplorent-ils. « Nous considérer comme une menace, c’est déconsidérer et mépriser une partie de la jeunesse », appuient encore les influenceurs signataires.

    Mais voilà que ce texte, selon lequel il ne faudrait pas encadrer l’activité de ces créateurs de contenus, dont certains font de la publicité controversée, fait désormais polémique. Nozman, spécialiste de la vulgarisation scientifique via sa chaîne YouTube, a été le premier à mettre les pieds dans le plat. « Lorsqu’on m’en a parlé il y a quelques jours, on m’a dit que ça serait hyperrestrictif pour nous les créateurs, qu’un contrôle abusif serait imposé, etc... Quand je vois la réalité, et les choses proposées, je pense qu’elles sont pour la plupart nécessaires pour avancer dans la bonne direction, et qu’elles ciblent justement des réels problèmes et dangers », a-t-il écrit dans un message publié sur Twitter.

    « J’aurai dû être plus vigilant et prendre mon temps. Je ne suis pas de ce côté-là, je suis pour une création plus éthique et transparente, continue dans son communiqué Nozman. Notre taf doit être mieux encadré pour éviter des dérives glauques faites par certaines personnes et certaines agences sur ces plateformes. (…) J’aurai dû être plus vigilant et consciencieux dans la prise de connaissance de ce texte. »

    « J‘ai toujours été irréprochable et transparent »

    Plus tard, Squeezie, suivi par 18 millions de personnes sur YouTube, a admis une « erreur ». « On m’a présenté cette tribune comme un moyen de nous défendre devant des lois trop extrêmes, qui auraient pu pénaliser à tort les honnêtes créateurs de contenu, écrit-il dans un message publié sur Twitter. En réalité, cette tribune ne fait aucune distinction entre les créateurs de contenu et les influenceurs, et semble juste essayer de limiter la casse sur les influenceurs malintentionnés. »

    « Vous le savez, j’ai toujours été irréprochable et transparent dans mon travail avec les marques qui me permettent de financer mon contenu », écrit également Squeezie, pointant du doigt certains signataires, « à l’origine même du problème ». « Je ne suis pas impacté par ces lois, je n’ai rien à perdre avec cette réforme qui est destinée à réglementer des placements de produits immoraux, principalement faits par des influenceurs malintentionnés », poursuit-il, affirmant ne pas avoir lu le texte avant sa publication.

    Signataire de la tribune, Alix Grousset a souhaité « présenter (ses) excuses si cela sonne comme une volonté d’empêcher toute régulation », a-t-elle écrit dans un message sur Twitter. « Mon objectif a toujours été de lutter contre les arnaqueurs en essayant de faire le distinguo avec les créateurs qui font leur travail correctement », poursuit-elle.

    Gotaga, qui fait également partie de la liste des signataires, a répondu sur Twitter qu’il n’avait « jamais signé un truc du genre ». Et le streamer de poursuivre : « Je pense que c’est la même chose pour au moins 90 % de la liste. » Même chose pour Cyprien, qui a dit sur Twitter n’avoir « jamais signé ce truc ». « Je n’ai rien signé », a lui aussi relevé Henry Tran, expliquant qu’on lui avait seulement demandé son « accord de principe », qu’il avait donné, mais a découvert ce dimanche le texte et ses signataires. Et l’influenceur d’écrire : « Je suis évidemment contre les pratiques qui mettraient en danger mes abonnés et c’est une bonne chose qu’un encadrement soit actuellement étudié. »