Présidentielle : le pape François ne sait pas d'«où vient» Macron

Le pape François, qui s'est refusé samedi à donner des conseils aux Français pour le second tour de la présidentielle, a confié «ne pas comprendre la politique intérieure française».

De retour d'Egypte, où il a notamment célébré samedi matin une messe dans un stade du Caire, le pape François s'est exprimé sur la course à l'Elysée.
De retour d'Egypte, où il a notamment célébré samedi matin une messe dans un stade du Caire, le pape François s'est exprimé sur la course à l'Elysée. AFP PHOTO / OSSERVATORE ROMANO / HO

    Aux détours d'une interview accordée samedi dans l'avion qui le ramenait d'Egypte, le pape François s'est vu demander son avis sur la présidentielle française. Et à l'image du silence gêné de l'Eglise française, il a botté en touche. L'Argentin s'est refusé à donner des conseils aux Français pour départager les deux candidats à l'Elysée, justifiant ce silence par un manque de connaissances approfondies sur le sujet.

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    «Je vous le dis sincèrement, je ne comprends pas la politique intérieure française», a déclaré le pape, interrogé à ce moment-là sur la tentation des catholiques français pour le vote populiste ou extrême. Puis vient le tour des deux qualifiés pour le second tour, Marine Le Pen et Emmanuel Macron. «Des deux candidats politiques, je ne connais pas l'histoire. Je sais que l'un représente la droite forte, mais l'autre, je ne sais pas d'où il vient, alors je ne peux pas donner d'avis», a-t-il dit en riant, sans citer les noms des deux candidats.

    A huit jours du second tour, le candidat centriste à la présidentielle en France, Emmanuel Macron, a reçu samedi un soutien appuyé de François Hollande, tandis que sa rivale d'extrême droite, Marine Le Pen, a annoncé avoir choisi en cas de victoire comme Premier ministre le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

    Méfiant vis-à-vis de Trump

    A noter que le pape avait été beaucoup moins prudent pendant la campagne électorale américaine. En février 2016, le pape François et Donald Trump, alors candidat à la primaire républicaine, avaient exposé à distance leurs profondes divergences. «Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne», avait lancé le pape, provoquant une réaction courroucée du magnat de l'immobilier, qui avait jugé «honteux» qu'un responsable religieux «mette en doute la foi d'une personne».

    Donald Trump s'est cependant dit impatient de rencontrer le pape lors de son déplacement en Italie fin mai pour le sommet du G7 à Taormina (Sicile). «Je reçois tous les chefs d'Etat qui en font la demande», a répondu samedi le pape.

    A noter pour terminer que le pape François a eu quelques mots pour le président Hollande. «J'ai cherché à avoir de bons rapports même avec l'ancien président (François) Hollande. Il y a eu un conflit autrefois mais on a pu en parler», a-t-il ajouté, probablement en référence au débat sur le mariage homosexuel ou au rejet par le Vatican de la nomination d'un ambassadeur de France homosexuel.