A Orsay, David Ros, le dernier sénateur-maire de France, va « passer le relais »... mais à qui ?

Élu sénateur en septembre dernier, il a conservé son mandat à Orsay en attendant le résultat des recours déposés contre les élections sénatoriales. Mais sa démission est proche et l’heure est bientôt venue pour le conseil municipal d’élire son successeur.

Orsay, le 11 janvier 2024. Maire d'Orsay depuis 16 ans, David Ros a prononcé son probable dernier discours de vœux. Elu sénateur en septembre, il va devoir démissionner dès que la justice aura rendu sa décision dans deux recours déposés contre les résultats des élections sénatoriales. LP/Cécile Chevallier
Orsay, le 11 janvier 2024. Maire d'Orsay depuis 16 ans, David Ros a prononcé son probable dernier discours de vœux. Elu sénateur en septembre, il va devoir démissionner dès que la justice aura rendu sa décision dans deux recours déposés contre les résultats des élections sénatoriales. LP/Cécile Chevallier

    Ils étaient très nombreux, ce jeudi soir, à avoir répondu à l’invitation de David Ros, sénateur-maire socialiste d’Orsay, pour assister à la cérémonie des vœux. Car, comme l’indiquait le carton, il s’agissait de « se passer le relais ». Une métaphore sportive en référence à 2024, année des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Mais surtout une métaphore politique. Dans quelques semaines, il devra probablement démissionner du mandat de maire qu’il occupe depuis 16 ans. Le dernier « sénateur-maire » de France, une expression qu’on n’emploie plus depuis 2014 et la loi sur le non-cumul des mandats, a donc profité de son discours pour commencer à faire ses adieux à la population.

    Enfin plutôt un au revoir. « Car je pars mais je reste, sourit David Ros. Je reste Orcéen, et je ne serai pas loin si on a besoin de moi. Orsay me procure du bonheur. Je suis un privilégié d’avoir été le maire de cette ville pendant 16 ans. Vous aurez prochainement un nouveau maire. Il appartient au conseil municipal de l’élire, mais il sera entouré d’une équipe forte de son expérience et portée par un nouveau souffle. »



    Dans le gymnase Blondin comble, beaucoup de spectateurs espéraient découvrir le nom de son successeur. « Nous non plus on ne sait pas, répond une agente communale à une retraitée curieuse. Enfin, si on sait, mais on ne sait pas quand. On attend la date. » Depuis plusieurs semaines, les rumeurs semblent désigner Rémi Darmon, actuel adjoint en charge de la Transition écologique. Un nom sur lequel les socialistes et les écologistes, qui forment le gros de la majorité municipale, se seraient mis d’accord. Ce qu’a à demi-mot confirmé David Ros dans son discours via une devinette : « Les initiales du nouveau maire sont les mêmes que les miennes à une symétrie près. »

    Orsay, le 11 janvier 2024. Celui qui est pressenti pour succéder à David Ros en tant que maire d'Orsay est Rémi Darmon (la main sous le menton, avec des lunettes), actuel adjoint à la Transition écologique. LP/Cécile Chevallier
    Orsay, le 11 janvier 2024. Celui qui est pressenti pour succéder à David Ros en tant que maire d'Orsay est Rémi Darmon (la main sous le menton, avec des lunettes), actuel adjoint à la Transition écologique. LP/Cécile Chevallier

    Pour sa probable dernière cérémonie des vœux en tant que maire, David Ros a tenu à être entouré sur la tribune par les nouveaux élus du conseil municipal des jeunes. « Vous êtes l’avenir, celles et ceux à qui nous passerons un jour le relais », leur indique-t-il.

    16 ans de mandat, 30 jours pour démissionner

    « Le 24 septembre dernier, 596 grands électeurs m’ont élu à la Haute Chambre qu’est le Sénat, rappelle David Ros. Deux recours déposés contre le résultat de ces élections ont suspendu l’application de la loi sur le non-cumul des mandats. Mais janvier 2024 devrait voir aboutir la décision de justice. Si les résultats sont confirmés, alors j’aurai 30 jours pour démissionner. Après 16 ans, ce sera un déchirement, même si je suis très fier de siéger au Sénat. »

    Sans dresser de liste à la Prévert des réalisations effectuées avec ses équipes depuis 2008, David Ros en a profité pour faire un petit bilan de ses mandats. « Contrairement à certains élus de la minorité qui pensent que ce mandat depuis 2020 était un mandat de trop et un mandat pour rien, je pense que ces 16 années ont été utiles à notre commune. Je pense à la salle Jacques-Tati, au conservatoire, aux activités périscolaires développées sur notre rythme de quatre jours et demi à l’école, la réfection de nos groupes scolaires et la numérisation des salles de classe, le plan des circulations douces et la fierté de voir livrer, cet été, un nouvel hôpital sur le plateau de Saclay, à Orsay. Ce sera un nouvel outil ultramoderne. »

    Avant de rendre hommage à son épouse et ses deux enfants, à tous les élus et aux personnels communaux qui l’ont accompagné pendant ses différents mandats, David Ros, dont la voix a parfois tremblé d’émotion pendant son discours, a aussi cité « une autre fierté » : « Celle d’avoir réduit la dette, passée de 40 millions d’euros en 2008 à 18 millions d’euros en 2024. » « Je partirai le cœur léger, et je vous souhaite à tous une forme olympique », conclut-il.