Essonne : à la recherche des héritiers du trésor trouvé dans leur grenier

Le couple propriétaire de la maison de Brunoy dans laquelle a été découverte en octobre 2017 une mallette contenant des bijoux et de l’argent et le plombier qui a mis la main sur ce magot se sont retrouvés devant le tribunal d’Evry.

 Brunoy. Un trésor a été découvert en octobre 2017 dans le grenier d’une maison lors de travaux de plomberie.
Brunoy. Un trésor a été découvert en octobre 2017 dans le grenier d’une maison lors de travaux de plomberie. DR

    Ils vivent la découverte de cette mallette comme une épine dans le pied qu'ils traînent depuis le 9 octobre 2017. Un couple de Brunoy a défendu ce vendredi matin, devant le tribunal d'Evry, que la trouvaille faite par un plombier dans leur grenier n'est pas un trésor.

    Ils étaient assignés en référé par l'artisan qui affirme, au contraire, que la législation sur les trésors doit s'appliquer et qu'il doit donc, en tant qu'« inventeur », obtenir la moitié de la valeur. Le délibéré du juge sera rendu le 23 novembre prochain. Le potentiel trésor pourrait alors être mis sous séquestre pour être estimé. En attendant, le couple est à la recherche des héritiers.

    La petite valise contenait des bijoux, dont une boucle de ceinture en diamants, une montre en or, un gousset en or et une chevalière. Il y avait aussi cinq pièces en or, des bons au porteur ou encore une liasse de 10 000 anciens francs. L'une des pièces, 100 francs datant de 1902, est par exemple estimée à 1 250 €. Benoît Grac, le plombier qui avait été autorisé par les propriétaires à prendre neuf ou dix bijoux sur la vingtaine découverts, les a fait estimer pour à peine 575 €.

    « Des généalogistes amateurs ont commencé à enquêter »

    « Nous ne voulons pas du tout de cette mallette, affirme le propriétaire de la maison. Depuis sa découverte, nous n'avons eu que des problèmes. » Il évoque ainsi des menaces dont ils auraient été victimes de la part de proches du plombier. Ils ont d'ailleurs déposé plainte contre Benoît Grac.

    Le couple s'est donc mis en quête d'héritiers. Pour les aider, ils bénéficient d'un indice de taille : un testament établi en 1922 par un certain Joachim Louis B., un ancien propriétaire de la maison décédé en 1943. Le couple a lancé un appel sur les réseaux sociaux qui a été entendu. « Des généalogistes amateurs ont commencé à enquêter », reprend le mari. Il a fait les démarches en mairie et auprès du commissariat de Brunoy pour retrouver des héritiers potentiels, mais sans succès. Le couple a également saisi la Direction nationale d'intervention domaniale.

    Brunoy. Le testament a été déposé chez un notaire par l’ancien propriétaire. DR
    Brunoy. Le testament a été déposé chez un notaire par l’ancien propriétaire. DR DR

    Devant le tribunal d'Evry, les avocats des deux parties se sont affrontés. Pour Me Antoine Beguin, qui défend les propriétaires, « nous avons un testament qui donne toutes les précisions. Il ne s'agit pas d'un trésor, mais bien d'une succession ». En face, Me Isabelle Cadet-Collin, estime pour sa part que « la succession a bien été réglée ». « Il n'y a plus de propriétaire, on ne sait pas qui sont les héritiers. » Elle demande que la loi s'applique, dès lors qu'il s'agit bien d'un trésor. L'avocate s'interroge d'ailleurs sur la démarche des propriétaires qui, selon elle, dépensent de l'argent en frais d'avocats pour ne rien en retirer. « Mon client n'a jamais réclamé la totalité du trésor », rappelle l'avocate.

    Pour le couple, « Benoît Grac n'avait rien à faire dans le grenier. Il a d'ailleurs déjà expliqué qu'il connaissait des histoires de trésors dans les vieilles maisons. »

    Brunoy. Benoît Grac, le plombier a immortalisé sa trouvaille par un selfie. DR
    Brunoy. Benoît Grac, le plombier a immortalisé sa trouvaille par un selfie. DR DR