Chilly-Mazarin : les salariés de Sanofi ont du mal à avaler les futures suppressions de postes

Les annonces récentes inquiètent sur les différents sites de ce groupe pharmaceutique en pleine réorganisation. Plusieurs centaines de salariés étaient réunis jeudi devant le siège de l’entreprise à Chilly.

 Chilly-Mazarin, jeudi 4 juillet 2019. Plusieurs centaines de salariés de Sanofi, venus des sites de Chilly et Vitry-Alfortville (Val-de-Marne), ont pris part à un rassemblement contre les futures suppressions de postes annoncées récemment par le groupe pharmaceutique.
Chilly-Mazarin, jeudi 4 juillet 2019. Plusieurs centaines de salariés de Sanofi, venus des sites de Chilly et Vitry-Alfortville (Val-de-Marne), ont pris part à un rassemblement contre les futures suppressions de postes annoncées récemment par le groupe pharmaceutique. LP/Gérald Moruzzi

    Pour les salariés de Sanofi, la pilule est de plus en plus difficile à avaler, comme on l'a vu jeudi dernier devant le siège du groupe pharmaceutique à Chilly-Mazarin. Mobilisés par une intersyndicale comptant la CGT, la CFDT, la CFTC et CFE/CGC, plusieurs centaines d'entre eux étaient réunis pour marquer leur opposition au plan de départs volontaires qui doit aboutir, à partir de fin 2019 ou début 2020, à la suppression de 299 postes dans la recherche-développement (R & D) en France. Lundi, la fronde s'est cette fois-ci fait entendre devant un bâtiment en sursis du site de Vitry-Alfortville (Val-de-Marne).

    Sanofi précise qu'il n'y aura « aucun licenciement économique » et que « chaque salarié se verra proposer un accompagnement individuel reposant sur des mobilités internes et des volontaires ». L'entreprise réaffirme en outre sa volonté de donner la priorité aux activités de R & D qui lui permettront de « renforcer sa capacité à mettre sur le marché des médicaments et des vaccins à même de transformer la vie des patients ». Dans cette optique, le groupe confirme sa volonté de recentrer ses activités de recherche « en donnant la priorité à l'oncologie, à l'immunologie, aux maladies rares… »

    Le site de Chilly pas menacé mais « bien touché »

    Une décision qui impacte le Val-de-Marne et dans une moindre mesure en Essonne, selon Thierry Bodin, responsable syndical CGT chez Sanofi. « Le site de Chilly n'est aujourd'hui pas menacé de fermeture, précise-t-il. Mais avec notamment l'arrêt des recherches sur le cardiovasculaire, la maladie d'Alzheimer et la sous-traitance d'une partie des études de pharmacovigilance, il sera bien touché. » Près de 175 postes pourraient être supprimés à Chilly selon lui et d'autres se verraient transférés vers différents sites du groupe. Ce dernier évoque quant à lui « le transfert de 189 postes entre les sites ».

    Les salariés de ce fleuron français n'en sont pas à leur premier plan de restructuration. « Pour ne parler que de la R & D, nous étions 6 300 en 2008 sur onze sites en France, rappelle Thierry Bodin. Nous serons moins de 3 500 sur quatre sites en 2020. » Et le syndicaliste de dénoncer ce qu'il perçoit comme « un énorme gâchis, une perte catastrophique » en termes d'expertise et de compétences. « Pendant ce temps-là, l'Etat français ne dit rien, note-t-il. Alors que Sanofi touche chaque année entre 120 et 130 millions d'euros de crédit d'impôt recherche ».