Cour d’assises de l’Essonne : l’accusé reconnaît avoir « pété les plombs »

Jugé pour viol et actes de tortures et barbarie depuis mardi, Georges, 38 ans, connaîtra ce jeudi le verdict de la cour d’assises.

 Evry. Georges, 38 ans, comparaît depuis mardi devant la cour d’assises de l’Essonne.
Evry. Georges, 38 ans, comparaît depuis mardi devant la cour d’assises de l’Essonne. LP

    « Je ne sais plus… », « Je ne me souviens pas… », « c'était l'effet des drogues… » Au petit jeu des questions-réponses, les magistrats se sont souvent heurtés à un mur. Ce mercredi, le président de la cour d'assises a tenté d'accentuer la pression sur Georges, jugé depuis mardi à Evry pour viol et actes de tortures et barbarie.

    Cet homme de 38 ans est accusé d'avoir séquestré durant plusieurs heures une femme d'une quarantaine d'années en septembre 2016. Pour une sombre histoire d'argent qu'elle lui aurait volé, il l'aurait frappée, menacée, violée et aurait tenté de la noyer dans un lac. Pour appuyer ses questions, le magistrat fait extraire des scellés un aérosol de couleur noir. Selon la victime, Georges l'aurait obligée à se l'introduire dans le sexe. « Je ne me souviens pas avoir fait cela… », souffle l'accusé qui avait rencontré cette ancienne lingère de Saint-Michel-sur-Orge, diminuée par deux AVC, quelques jours auparavant dans une casse-auto. « Les experts ont retrouvé des substances vaginales sur cette bombe, rétorque le président. Comment sont-elles arrivées là ? »

    Sous l'effet de cannabis, cocaïne et méthadone

    Dans le box, le trentenaire baisse les yeux. « Si elle dit que c'est arrivé, c'est que c'est vrai. » Des vidéos extraites du téléphone portable de l'accusé ont également été diffusées à la cour. Prises le soir des faits, elles montrent un homme excité, menaçant sur sa victime alors qu'il fouille nerveusement son véhicule à la recherche de drogue. « Je ne savais plus où je l'avais cachée », lance-t-il aux magistrats. Le soir de ces multiples agressions, l'accusé se trouvait sous l'effet de cannabis, cocaïne et méthadone comme l'ont révélé les analyses effectuées à l'issue de son interpellation. « J'avais la tête à l'envers. J'ai pété les plombs. Je n'étais plus moi-même, reconnaît Georges. Si j'ai frappé cette dame c'était pour qu'elle me dise où était mon argent. »

    « C'est donc ça le plus important pour vous ? s'emporte alors le président de la cour d'assises. Et quand vous sortirez de prison dans quelques années, vous allez encore essayer de récupérer cette somme ? Et cette dame en face de vous dont vous ne prononcez jamais le nom, que représente-t-elle pour vous ? Que ressentez-vous quand elle déclare que sa vie est foutue ? »

    « C'est grave, souffle alors l'accusé. Tout ça pour de l'argent, du papier… » Le verdict est attendu ce jeudi en fin d'après-midi. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.