Essonne : trois mois de prison avec sursis pour avoir tiré au plomb sur Yuna, le chat des voisins

Michel B., 78 ans, avait tiré deux fois sur le félin à Brunoy (Essonne) parce qu’il dérangeait ses oiseaux. Il a été condamné ce jeudi par le tribunal d’Evry pour acte de cruauté envers un animal domestique.

Un homme de 78 ans a été condamné pour avoir tiré deux fois sur Yuna, une chatte du quartier des Bosserons à Brunoy.
Un homme de 78 ans a été condamné pour avoir tiré deux fois sur Yuna, une chatte du quartier des Bosserons à Brunoy.

    Elle vit toujours avec deux plombs dans le corps. Yuna, la chatte de Pierre et Lucile, était revenue en boitillant dans leur pavillon du quartier des Bosserons en février, à Brunoy (Essonne). Le couple avait déposé plainte rapidement contre son voisin, qui a reconnu le tir. Ce jeudi, Michel B., 78 ans, a été condamné par le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes à trois mois de prison avec sursis pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique ». Il devra verser 300 euros à Pierre et Lucile au titre du préjudice moral et rembourser les frais d’examens radiologiques de Yuna, soit 319 euros. Sa carabine à plomb a également été confisquée.

    Le retraité, au casier vierge, était jugé pour deux tirs sur l’animal, l’un en mai 2020 et l’autre en mars 2021. À la barre, ce petit homme courbé est nerveux. Il revient sur le jour du second tir. « Ce matin-là, à 7 heures, je prenais mon café quand j’ai vu un chat entrer dans mon jardin, se souvient-il. J’ai pris ma carabine qui est toujours chargée. Je suis monté à l’étage pour que le tir aille de haut en bas. Puis je suis redescendu, je l’ai vu monter dans mon arbre, ça m’a mis en colère et je lui ai tiré dans la fesse. »

    « Dans mon jardin, je chasse les intrus »

    Le retraité, passionné d’oiseaux, ne supporte pas la présence d’autres animaux sur sa propriété. « Je fabrique tout : les mangeoires, les nichoirs… dans mon jardin, je chasse les intrus, explique-t-il. Je tire aussi sur les pies, les corbeaux ou les pigeons. »

    « Ces tirs sont totalement disproportionnés », réagit l’avocate de la Fondation Brigitte Bardot, qui s’est portée partie civile dans cette affaire. Le retraité a été condamné à verser 1 000 euros à l’association.

    « Monsieur trouve normal de tirer sur des animaux domestiques ! renchérit le procureur. Sauf qu’un jardin n’est pas un territoire de chasse. S’il est bon tireur, il peut aller à la fête foraine tirer sur des cartons, cela ne fera de mal à personne. » Aux yeux de la loi, l’animal domestique est un être doté de sensibilité. « Les sévices ou actes de cruauté font encourir à leur auteur jusqu’à deux ans de prison », rappelle le procureur. Sur son banc, Michel écarquille les yeux.

    Un autre couple a déposé plainte en 2012

    Dans le quartier des Bosserons, un autre couple de résidents avait déposé plainte en 2012 après que leur chatte, Princesse, a été blessée par des tirs similaires. Deux de leurs chats avaient également disparu auparavant.



    « Au départ, on ne voulait pas forcément déposer plainte, mais vu que tirer sur notre chat lui semblait normal, on l’a fait, explique Lucile, propriétaire de Yuna. Après le premier article, on a reçu beaucoup de messages du voisinage à propos de chats victimes de tirs au plomb, ou qui ont disparu dans le coin… Cette peine permettra de faire en sorte qu’il ne recommence plus. L’essentiel, c’est que la carabine soit confisquée ». Michel B. promet : « Vous pouvez la garder, je ne tirerai plus. »