Grigny : après l’arrestation de son frère, l’opposition demande des comptes au maire adjoint

Lors du conseil municipal qui s’est tenu ce lundi soir, les conseillers municipaux ont interpellé Saïd Laatiriss, adjoint au maire qui était en charge de la sécurité. Après l’arrestation de son frère dans une affaire de stupéfiants, l’élu a rendu sa délégation, mais reste en charge de la lutte contre les discriminations.

 Archives. Membre du Parti socialiste, Saïd Laatiriss était adjoint au maire de Grigny en charge de la prévention et de la sécurité. Il reste en charge de la lutte contre les discriminations.
Archives. Membre du Parti socialiste, Saïd Laatiriss était adjoint au maire de Grigny en charge de la prévention et de la sécurité. Il reste en charge de la lutte contre les discriminations. LP/Florence Méréo

    Les hostilités ont été ouvertes par la conseillère municipale d'opposition Sylvie Gibert (MoDem). Ce lundi soir, trois jours après le placement en détention provisoire, dans le cadre d'une affaire de stupéfiants, du frère du maire adjoint qui était en charge de la prévention et de la sécurité à Grigny, les démêlés judiciaires de la famille Laatiriss se sont invités au conseil municipal. Attaqué par l'opposition, l'élu, qui reste en charge de la lutte contre les discriminations, a réaffirmé « n'avoir absolument rien à voir avec ces activités délictueuses ».

    « De très nombreux habitants sont exaspérés par cette affaire, tance l'élue d'opposition en début de séance. La presse cite une source judiciaire qui affirme que Saïd Laatiriss (PS) ne pouvait ignorer l'activité de son frère. Si l'on se réfère à l'article 40 du code de procédure pénale, toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit, est tenu d'en référer au procureur de la République. Dans ces conditions, Saïd Laatiriss peut-il encore rester maire adjoint ? Monsieur le maire, aurez-vous le courage d'envoyer un signal fort à la population ? »

    Visé par ces attaques, le maire Philippe Rio (PCF) rappelle avoir, dès vendredi, « accepté la demande de Saïd Laatiriss d'être déchargé de sa délégation sécurité et prévention ». « J'en ai tiré les conséquences en prenant en arrêté qui a été validé par la préfecture », précise-t-il. La délégation « prévention et sécurité » n'a pas été réattribuée, elle est désormais assurée par le maire seul. « La simple perte de la délégation n'est pas à la hauteur de l'enjeu, renchérit Sylvie Gibert après le conseil municipal. Le maintien de Saïd Laatiriss en tant qu'adjoint doit être mis au vote lors d'un prochain conseil. »

    « Je n'ai jamais fait l'objet de procédure pénale »

    Lors de sa prise de parole, Saïd Laatiriss a dénoncé « un acharnement injuste » : « Je n'ai jamais été impliqué dans un trafic de stupéfiants et je n'ai jamais fait l'objet de procédure judiciaire, a-t-il martelé. Mes frères ont commis des actes délictueux. Je les condamne, mais on ne choisit pas sa famille. »

    Plus virulent que sa collègue du MoDem, le conseiller d'opposition Kouider Oukbi (Parti des Grignois) prend la parole : « Saïd, ça m'embête pour toi, mais tu dois rendre des comptes. Tu as pris la délégation Prévention et sécurité, aujourd'hui tu vas prendre des coups. » L'élu poursuit : « Monsieur le maire, vous êtes vous aussi responsable. La première affaire date de septembre 2017 (NDLR : une affaire de stupéfiants dans laquelle un autre frère de Saïd Laatiriss était déjà impliqué). Vous le saviez, pourquoi avez-vous attendu si longtemps? » Le maire ne répondra pas, préférant clore le débat et passer à l'ordre du jour.