Le maire demande des sous à Fadela Amara

Le maire demande des sous à Fadela Amara

    Elle est venue arpenter les rues des cités, observer les difficultés de ses habitants, visiter les appartements rénovés et les écoles toutes neuves, mesurer les transformations permises par la rénovation urbaine.

    Une plongée de plus de trois heures dans Grigny, des halls tagués de Grigny 2 aux chantiers de démolition de la Grande-Borne. Une visite ministérielle comme les aime Fadela Amara. Mais ce que la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville a moins apprécié, hier, c'est l'accueil réservé par le maire PC Claude Vazquez.

    En guise de discours de bienvenue, l'élu a réclamé des sous pour sa commune, dont le budget s'enfonce d'année en année dans le rouge. Le déficit cumulé, qui devrait être évoqué ce soir en conseil municipal lors du débat d'orientation budgétaire, pourrait même atteindre 9 M â?¬ en 2009. Ce qui risque de poser de sérieux problèmes de trésorerie.

    «Grigny n'a jamais connu d'équilibre financier durable », a attaqué Claude Vazquez, qui refuse de voter le budget depuis trois ans, en guise de protestation. « La dynamique pour changer la ville est enclenchée, mais elle risque d'être bloquée à cause des capacités financières de la commune. Les chantiers Anru nécessitent que la commune avance de l'argent. Dans une ville normale, ça ne pose pas de problème. A Grigny, cela nous oblige à prendre des prêts relais. L'an dernier, cela nous a coûté 400 000 â?¬ en frais financiers. »

    Et le maire d'évoquer le 1,8 Mâ?¬ d e déficit du budget petite enfance, les 4 000 habitants passés à travers les mailles du recensement et que l'Etat ne prend pas en compte dans le calcul des dotationsâ?¦

    «J'aurais aimé entendre aussi les chiffres de l'aide de l'Etat à Grigny, a rétorqué un brin agacée Fadela Amara. L'Anru a débloqué 129 Mâ?¬ pour la Grande-Borne et 7Mâ?¬ pour Grigny 2. Il ne faut pas qu'on pense que l'Etat se désintéresse de votre commune, il a au contraire une attitude extrêmement bienveillante. » Tentative d'explication du maire : « Je parle du budget de fonctionnement, qui est la réponse au quotidien des habitants, madame, pas de l'investissement. »

    Un discours qui n'a pas réussi à ébranler Fadela Amara, qui est repartie sans rien promettre. Si ce n'est qu'elle allait « regarder » le problème des frais financiers liés aux chantiers Anru.