Ris-Orangis : les lycéens débattent de justice au cinéma

Après les projections de films sur le thème de la vengeance, des lycéens de Ris-Orangis, Evry et Corbeil-Essonnes ont débattu avec des professionnels du droit.

 Ris-Orangis, ce vendredi. Des lycéens ont assisté à la projection d’un film avant de débattre avec le président du tribunal d’Evry, une avocate et un responsable de l’association Justice et ville.
Ris-Orangis, ce vendredi. Des lycéens ont assisté à la projection d’un film avant de débattre avec le président du tribunal d’Evry, une avocate et un responsable de l’association Justice et ville. LP/SEBASTIEN MORELLI

    La vengeance. Un thème qui mêle justice et philosophie, et que des lycéens ont pu aborder grâce au festival « Cinéma, justice et citoyenneté », qui se tenait cette semaine aux Cinoches de Ris-Orangis. Des élèves d'Evry, Corbeil-Essonnes et Ris-Orangis ont ainsi pu visionner « La Haine », « Que la bête meurt », ou comme ce vendredi matin, « Three billboards, les panneaux de la vengeance ».

    Après ce film, des élèves de terminale du lycée Truffaut ont pu débattre avec le président du tribunal d'Evry, Benjamin Deparis, Hugo Demenois, juriste à l' association Justice et ville et l'avocate Me Pascale Simon-Vouaux. « La loi du Talion, à l'époque, c'était une avancée, rappelle cette dernière. Avant, c'était une loi clanique. Pour se venger, on tuait aussi les proches. Ça existe encore en Albanie. »

    Justice contre vengeance

    « C'est humain de vouloir faire payer », avance une lycéenne. « La justice n'est pas là pour permettre la vengeance individuelle, au contraire. Elle est là pour protéger la société », rappelle Hugo Demenois, qui interroge les élèves sur le rôle de la justice. « Elle est là pour soulager d'un poids, déculpabiliser les victimes », répond un élève. « Elle cherche un coupable pour se sentir moins coupable », lance un autre. Des paroles qui réjouissent Me Simon-Vouaux. « C'est très juste. Très souvent, les victimes culpabilisent, pour tout un tas de raisons. »

    « J'ai présidé un procès où sept enfants étaient morts dans un car percuté à un passage à niveau, raconte Benjamin Deparis. Une mère, qui avait du mal à parler, a fini par lâcher que ce jour-là, son enfant était malade et qu'elle l'avait obligé à y aller. Un procès sert à sanctionner. C'est aussi un lieu pour s'exprimer et parfois tourner la page. » Autant de réflexions que les lycéens pourront prolonger avec leurs enseignants.