Attaque au couteau à Marseille : les familles des victimes déposent plainte contre l'État pour «faute»

Ce double meurtre avait entraîné le limogeage du préfet du Rhône.

 L'assaillant, un Tunisien de 29 ans, avait été abattu par la police après avoir poignardé à mort les deux étudiantes de 20 ans sur le parvis de la gare Saint-Charles.
L'assaillant, un Tunisien de 29 ans, avait été abattu par la police après avoir poignardé à mort les deux étudiantes de 20 ans sur le parvis de la gare Saint-Charles. DR

    Les familles de Mauranne Harel et Laura Paumier, tuées il y a un an à Marseille lors d'une attaque terroriste au couteau, ont déposé un recours pour «faute» contre l'État devant le tribunal administratif de Lyon.

    «Les proches des deux jeunes filles demandent, dans deux recours déposés le 28 septembre dernier, que le tribunal reconnaisse la responsabilité de l'État pour faute dans la survenance de leur assassinat (...) et qu'il soit fait droit de leur demande indemnitaire pour plusieurs membres des deux familles», a précisé le tribunal. Les deux cousines de 20 ans ont été tuées le 1er octobre 2017 sur l'esplanade de la gare Saint-Charles à Marseille par Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans, abattu ensuite par des militaires de Sentinelle juste après l'attentat, revendiqué par l'organisation État islamique (EI). Le recours des familles pointe notamment le fait que le meurtrier avait été «appréhendé à Lyon quelques jours avant l'attaque suite à un vol à l'étalage, puis relâché après sa garde à vue sans mesure d'éloignement ni placement en rétention».

    «Nous avons l'impression que l'État cherche à minimiser sa responsabilité»

    «Nous avons l'impression que l'État cherche à minimiser sa responsabilité en ne parlant que de dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement. Pour nous, il s'agit d'une véritable faute avérée», ont affirmé les parents des deux cousines sur M6.

    Ce double meurtre avait entraîné le limogeage du préfet du Rhône au terme d'une enquête administrative qui avait pointé «des dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement» des étrangers en situation irrégulière à la préfecture.

    Lundi, en présence de proches des victimes et d'élus, une plaque commémorative a été dévoilée à Marseille sur l'esplanade de la gare.