Attentat de Nice : l’un des neuf complices présumés remis en liberté

Enkeledja Zace, Franco-Albanaise de 43 ans, a été remise en liberté sous contrôle judiciaire le 21 novembre dernier.

 Enkeledja Zace avait été interpellée trois jours après l’attentat de Nice avec son compagnon, Artan Henaj, puis écrouée.
Enkeledja Zace avait été interpellée trois jours après l’attentat de Nice avec son compagnon, Artan Henaj, puis écrouée. AFP/VALÉRY HACHE

    Soupçonné d'avoir participé à la fourniture d'armes à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur de l'attentat de Nice qui a fait 86 morts l e 14 juillet 2016, une Franco-Albanaise de 43 ans a été remise en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on appris ce mardi de source proche du dossier.

    Enkeledja Zace, a été remise en liberté le 21 novembre mais, selon une source judiciaire, le parquet de Paris a fait appel de cette décision ordonnée par un juge. La quadragénaire avait été interpellée le 17 juillet 2016 à Nice, avec son compagnon, Artan Henaj, puis écrouée.

    Dès le début des investigations, les enquêteurs se sont penchés sur les traces, téléphoniques notamment, laissées par le tueur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui ont permis de remonter rapidement à une première série de suspects, dont ce couple franco-albanais. La justice les soupçonne de lui avoir fourni un pistolet automatique, par l'intermédiaire d'un Franco-Tunisien, Ramzi Arefa, ainsi qu'une kalachnikov, sans que vraisemblablement ces trois protagonistes aient pu avoir connaissance de son projet.

    De nombreuses zones d'ombre

    À ce jour, neuf suspects ont été mis en examen dans l'enquête menée par les juges d'instruction antiterroristes et huit d'entre eux restent en détention provisoire. Ils sont tous soupçonnés, à des degrés divers, d'avoir apporté une aide à l'assaillant de l'attentat de la Promenade des Anglais, revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique.

    Mohamed Lahouaiej Bouhlel, chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, lançant son camion sur la foule au soir des festivités du 14 juillet 2016 : un mode opératoire préconisé par le groupe Etat islamique. Avec son pistolet, il avait ouvert le feu sur des policiers à plusieurs reprises, avant d'être abattu.

    Près d'un an et demi après, de nombreuses zones d'ombre planent encore sur le dossier. Si les investigations ont révélé une fascination du tueur pour l'ultra-violence et la propagande djihadiste, les enquêteurs s'interrogent sur une possible revendication opportuniste de son action par Daech. L'enquête n'a pas permis de retrouver une profession de foi ou une marque d'allégeance du tueur au groupe djihadiste et aucun élément ne permet d'établir que l'attaque de Nice a été téléguidée par Daech depuis les zones irako-syriennes.