Christchurch : le poignant hommage de la Première ministre, jurant de taire le nom du terroriste

Par respect pour les cinquante victimes du tueur suprémaciste, qui voulait accéder à la célébrité, Jacinda Ardern s’est engagée à taire son nom.

 Wellington (Nouvelle-Zélande), ce mardi 19 mars. La Première ministre Jacinda Ardern a rendu hommage aux victimes de l’attentat de Christchurch devant le Parlement, les membres de la coalition gouvernementale et les représentants des religions.
Wellington (Nouvelle-Zélande), ce mardi 19 mars. La Première ministre Jacinda Ardern a rendu hommage aux victimes de l’attentat de Christchurch devant le Parlement, les membres de la coalition gouvernementale et les représentants des religions. AFP/Dave Lintott

    La Première ministre de Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern a promis, ce matin, de ne jamais prononcer le nom du tueur des mosquées pour l'empêcher d'acquérir la notoriété à laquelle il aspire.

    Devant le Parlement réuni en session spéciale, dans la capitale Wellington, Jacinda Ardern a rendu hommage aux cinquante victimes du carnage de Christchurch. Vêtue de noir, l'air solennel, la cheffe du gouvernement âgée de 38 ans a ouvert la séance par l'expression de bienvenue en arabe « salam alaykum ». « Que la paix soit avec vous, que la paix soit avec chacun de nous », a-t-elle poursuivi. « Ils étaient nous et la Nouvelle-Zélande, en tant que Nation, les pleure ». « Nos cœurs sont lourds, mais nos esprits sont forts », a-t-elle dit.

    Par son acte, le terroriste « recherchait beaucoup de choses, mais l'une d'elles était la notoriété », a-t-elle lancé aux parlementaire. « C'est pourquoi vous ne m'entendrez jamais prononcer son nom ». « C'est un terroriste. C'est un criminel. C'est un extrémiste. Mais quand j'en parlerai, il sera sans nom », a-t-elle insisté , poursuivant : « je vous implore : prononcez les noms de ceux qui ne sont plus plutôt que celui de l'homme qui les a emportés ».

    Les victimes, 50 hommes et femmes âgés de 3 à 77 ans

    Avant cela, elle avait rendu hommage aux deux policiers qui ont « couru vers la voiture d'où il tirait encore, remplie d'explosifs, et dont ils l'ont extirpé ». Elle a aussi salué la mémoire de Naeem Rashid, qui s'est jeté sur le tireur pour tenter de lui arracher son arme. Son fils de 21 ans, Talha, est mort sur place, Naeem, originaire du Pakistan, est décédé à l'hôpital, d'après le Hérald. Celle d' Haji-Daoud Nabi, Afghan de 71 ans, qui « en lui jetant ce qu'il avait à sa portée a certainement sauvé plusieurs vies », a-t-elle salué.

    Ce mardi Jacinda Ardern a répété qu'une enquête serait ouverte afin de déterminer comment l'Australien Brenton Tarrant avait pu planifier et mener ses attaques en Nouvelle-Zélande sans que les services de sécurité soient alertés. « De nombreuses questions nécessitent une réponse […] Nous examinerons ce que nous savions, ce que nous aurions pu savoir, ce que nous aurions dû savoir », a-t-elle promis.

    Les investigations retardent la remise des corps aux proches