Double meurtre de Rouen : le tueur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

L’homme se présentant comme Jean-Claude Nsengumukiza était sorti de prison un mois avant de tuer Elise Fauvel et Julien Tesquet.

 Julien Tesquet et Elise Fauvel ont été tués le 20 décembre 2015.
Julien Tesquet et Elise Fauvel ont été tués le 20 décembre 2015. DR

    La cour d'assises de Seine-Maritime a suivi les réquisitions de l'avocat général. Un homme qui se dit rwandais a été condamné ce vendredi à Rouen à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre par strangulation de Julien, 31 ans, et Élise, 24 ans, ainsi que pour le viol de la jeune femme dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015. L'homme aurait pourtant dû être expulsé un mois plus tô t.

    La cour d'assises de Seine-maritime a assorti cette peine de 22 ans de sûreté et d'une interdiction définitive de séjour en France. « Il a tué deux personnes pour violer », a résumé l'avocat général Patrice Lemonnier, dénonçant un « schéma de violence extraordinaire ».

    L'accusé, qui a dit ne pas se souvenir des faits et s'en remettre à la justice, s'est présenté devant la cour comme Jean-Claude Nsengumukiza, Rwandais né en Ouganda de 38 ans. « L'accusé est un menteur. Il habite dans le temple du mensonge. Pour le reste, son nom, je ne le connais pas, sa date de naissance, je ne la connais pas », a martelé Patrice Lemonnier.

    Déjà condamné pour viol

    D'après l'enquête, Jean-Claude Nsengumukiza avait rencontré les deux victimes à la sortie d'un établissement de nuit de Rouen. Prétextant vouloir aider à soutenir le jeune homme éméché, il a accompagné les deux amis jusqu'au studio de la jeune femme, où s'est produit le drame.

    L'avocate de la défense, Julia Massardier, a elle estimé que « les peines définitives sont inhumaines » et que l'accusé n'est « pas incurable ». « Des troubles psychotiques ont été relevés chez lui en 2009 », a-t-elle plaidé. « Il a vécu le génocide », a-t-elle poursuivi. « Je ne sais pas ce qu'il a vécu au Rwanda […] Il a utilisé une technique pour tuer. Peu de gens sont capables d'agir de la sorte à mains nues », a de son côté relevé l'avocat général.

    Le drame avait fait polémique car l'accusé, qui avait été condamné à huit ans de prison pour un viol en août 2009, était sorti de prison, grâce à une remise de peine, un mois avant le drame. La ministre de la Justice avait ordonné une enquête administrative. Un des avocats de la partie civile, Dominique Lemiegre, a dénoncé vendredi des « fautes lourdes de l'État » et s'est dit « écœuré » que l'accusé ait bénéficié d'une remise de peine de 23 mois. Pour l'avocat, l'accusé est « un homme rusé, sans scrupule, qui n'hésite pas à instrumentaliser le génocide du Rwanda ».