Maison squattée à Marseille : les propriétaires vivent depuis deux ans dans un camping-car, leur locataire réclame un délai

L’ancienne locataire qui occupe illégalement la maison a demandé un délai de plusieurs mois, le temps de retrouver un logement décent pour elle et sa fille. Elle assure vouloir quitter les lieux « avant Noël ».

Un couple de retraités, dans l'impossibilité de récupérer leur maison louée, vit depuis deux ans dans un camping-car. (Illustration) LP/Aurélie Audureau
Un couple de retraités, dans l'impossibilité de récupérer leur maison louée, vit depuis deux ans dans un camping-car. (Illustration) LP/Aurélie Audureau

    Maryse et Pierre vivent depuis deux ans et demi dans un camping-car. Ces deux retraités marseillais se sentent aujourd’hui démunis face à une ex-locataire qui refuse de quitter leur maison, comme le révèle BFMTV. L’histoire remonte à 2020. Cette année-là, le couple part faire le tour du monde à bord de son véhicule. Ils prennent la route, après avoir mis leur maison meublée en location. Mais suite à un grave problème de santé, Maryse et Pierre abrègent leur séjour et rentrent en France. Ils souhaitent alors récupérer leur maison dans le XVIe arrondissement de Marseille. Le souci ? La locataire refuse de quitter les lieux.

    Après un procès, cette mère de famille se trouve expulsable depuis le 14 septembre. Dans la foulée, cette dernière a demandé un délai de 6 mois, le temps de se retourner et de trouver un appartement. « Cela fait maintenant deux ans et demi. Elle fait tout ce qu’elle peut pour retarder l’échéance », s’énerve le propriétaire, Pierre, auprès de BFMTV. Désormais, la locataire ne paie plus le loyer, ni les charges. Les propriétaires ont dû régler eux-mêmes la dernière facture d’eau de 800 euros, précise encore la chaîne. L’hiver approchant, le couple craint de voir leurs dépenses s’accumuler injustement.

    « Croire en la justice est assez difficile »

    Contactée, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé que les propriétaires ont envoyé une « demande de concours de la force publique » pour une expulsion « dès que possible ». Mais « croire en la justice est assez difficile », maintient Pierre. De son côté, l’ex-locataire du logement assure toujours auprès de la chaîne qu’elle a bien l’intention de quitter les lieux. « Je veux le quitter », déclare cette dernière, mais seulement après avoir trouvé un appartement décent pour elle et sa fille de 15 ans.



    « Ils ne passeront pas l’hiver dans leur camping-car, et je ne passerai pas non plus l’hiver avec ma fille dans un appartement précaire », a-t-elle assuré. La mère de famille a expliqué avoir voulu quitter la maison plus tôt mais des soucis personnels, tout comme une « dégringolade professionnelle » l’en ont empêché. Elle ajoute vouloir s’entretenir avec les propriétaires, et assure vouloir partir « avant Noël ». « Je comprends leur situation (…) Ces personnes ont été lésées autant que moi », poursuit-elle.

    « J’aimerais la croire »

    En statut d’autoentrepreneuse et avec trois jours de travail par semaine, Nadia assure avoir entamé « toutes les démarches » pour partir mais rencontre toujours des difficultés pour trouver un autre logement. Concernant les factures impayées, la locataire admet ne pas avoir payé son loyer du mois d’août, sur conseil d’une « assistante sociale » de la CAF qui lui aurait recommandé de garder son argent pour « les besoins vitaux » de sa fille.

    Mais les explications de la mère de famille peinent à convaincre la partie adverse. « Malheureusement c’est un discours que mes clients entendent maintenant depuis un an et demi, voire deux ans », explique l’avocat du couple de retraité Me Axel Poulain. « J’aimerais la croire, mes clients aimeraient la croire, espérons que tout ce que font mes clients leur permettra de récupérer l’appartement qui est le leur ».