Qui est Mehdi Boulenouane, le caïd grenoblois abattu en pleine rue en Seine-Saint-Denis ?

L’homme, qui avait été condamné à dix ans de prison dans une affaire de trafic de drogue, avait été libéré, sous bracelet électronique en mars dernier. Il a tué par balles, ce jeudi, en pleine rue à Dugny, dans la banlieue nord de Paris.

L'ancien chef de gang grenoblois Mehdi Boulenouane a été tué par balles ce jeudi 16 mai en Seine-Saint-Denis (illustration) LP/Olivier ARANDEL
L'ancien chef de gang grenoblois Mehdi Boulenouane a été tué par balles ce jeudi 16 mai en Seine-Saint-Denis (illustration) LP/Olivier ARANDEL

    Considéré il y a quelques années comme un caïd du trafic de stupéfiant, Mehdi Boulenouane a été tué par balle, jeudi 16 mai, à Dugny (Seine-Saint-Denis) dans un probable règlement de comptes.

    Condamné à dix ans de prison dans une affaire de trafic de drogue, l’homme de 38 ans avait été libéré en mars dernier. Il bénéficiait d’un aménagement de peine sous surveillance électronique en Seine-Saint-Denis. Mais depuis sa sortie de prison, ce père de deux enfants craignait pour sa vie selon son avocat.

    De « généreux donateurs » pour sa caution

    Originaire du quartier Mistral à Grenoble, Mehdi Boulenouane avait été condamné en 2016 à dix ans de réclusion dans une vaste affaire de trafic de drogue, d’armes et de blanchiment, dans laquelle une trentaine de personnes étaient jugées. Soupçonné d’être le cerveau du réseau, il avait écopé de la peine la plus lourde.

    « Amateur de grosses cylindrées et propriétaire d’un taxiphone », comme l’expliquait Le Parisien en 2017, Mehdi Boulenouane avait également marqué les esprits pour avoir obtenu son placement sous contrôle judiciaire dans les mois précédents son procès. Et pour cause, sa caution de 500 000 euros, réclamée par le tribunal, avait été payée en liquide, avec mille billets de 500 euros.

    Pas moins d’une trentaine de « généreux donateurs » s’étaient pressés à la régie du tribunal de grande instance de Lyon afin d’y déposer la somme réclamée par la justice. L’un d’eux avait même versé 70 000 euros, relatait Le Parisien à l’époque.

    Des coupures qui avaient suscité la suspicion du parquet de Lyon. Une information judiciaire avait été ouverte pour blanchiment de stupéfiants, non-justification de ressources et association de malfaiteurs. De nombreux proches de Mehdi Boulenouane, et notamment sa compagne, ainsi que son avocat, Me David Metaxas, avaient été interpellés. Une quinzaine de personnes, dont la mère de Mehdi Boulenouane, avaient été mises en examen pour ces faits.

    « Il faut croire qu’il avait raison d’être inquiet »

    Mais depuis sa sortie de prison en mars, Mehdi Boulenouane craignait pour sa vie, selon son avocat. « Mehdi avait des appréhensions depuis qu’il avait été libéré, il les avait exprimées lors de l’audience au tribunal correctionnel de Lyon et il faut croire qu’il avait raison d’être inquiet », a déclaré Me David Metaxas, à l’AFP. Selon lui, Mehdi Boulenouane « voulait complètement se retirer, prendre sa retraite ». « Il laisse une femme, deux enfants (…) venait de sortir de prison », a ajouté son conseil.

    L’ancien narcotrafiquant a été tué par balles, jeudi midi, en pleine rue à Dugny (Seine-Saint-Denis) dans la banlieue nord de Paris. « On est sidérés et en état de choc du côté de ses proches par la violence de ce qui s’est passé », a poursuivi son avocat. « Peu importe qu’il ait des antécédents, qu’il soit connu de la justice, c’est un homme qui s’est fait assassiner en pleine rue dans la région parisienne », a déploré Me Metaxas.

    Une enquête a été ouverte par les parquets de Bobigny et Paris. La juridiction interrégionale spécialisée de Paris (JIRS) s’est saisie de l’enquête, qu’elle a confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.