Tuerie raciste de Charleston : des hommages dans tous les Etats-Unis ce week-end

Tuerie raciste de Charleston : des hommages dans tous les Etats-Unis ce week-end

    Quelques heures après la première comparution du de Dylann Roof, le tueur présumé, plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage, vendredi soir, aux neuf Noirs tués par balles dans une église de Charleston. La pire tuerie raciste aux Etats-Unis depuis des décennies continue de bouleverser le pays. A Charleston, ville historique et touristique, de nombreux hommages sont encore prévus tout au long du week-end.

    Veillée pour les victimes.

    Une cérémonie organisée par la ville a réuni vendredi soir Noirs et Blancs dans un stade couvert du College of Charleston. Une cinquantaine de proches des victimes étaient présents aux premiers rangs. L'assistance a notamment entonné «We shall overcome» (nous triompherons), chant emblématique des marches pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis.

    Jeudi soir déjà, quelques heures après le massacre, plusieurs centaines de jeunes, blancs et noirs, s'étaient rassemblés dans le calme devant l'église Emanuel pour un vibrant hommage aux neuf victimes. Plusieurs dizaines de personnes s'étaient également rassemblées à New York ou Los Angeles.

    Dylann Roof inculpé pour l'assassinat des neuf personnes.

    Vendredi en début d'après-midi, le tueur présumé de 21 ans avait comparu par vidéo interposée depuis la prison pour une audience de pure forme. Coupe au bol et regard fixe, en uniforme rayé de détenu, Dylann Roof s'est vu signifier ses chefs d'accusation et son incarcération. Des proches des victimes se trouvaient dans la salle. Plusieurs d'entre eux, des sanglots dans la voix, ont évoqué les disparus tout en affirmant «pardonner» au jeune homme. «Vous m'avez fait du mal, vous avez fait du mal à beaucoup de gens mais je vous pardonne, je vous pardonne», a notamment déclaré la fille d'Ethel Lance, 70 ans.

    Le jeune homme, impassible et flanqué de deux gardes lourdement armés, a été inculpé pour l'assassinat de neuf personnes et pour «détention d'arme à feu dans le cadre d'un crime violent». Le ministère de la Justice, qui avait annoncé une enquête pour déterminer s'il s'agit d'un crime motivé par la haine, va également examiner s'il s'agit d'un «acte de terrorisme intérieur».

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    Dylann Roof voulait «déclarer une guerre raciale».

    Arrêté jeudi, Dylann Roof est accusé d'avoir ouvert le feu avec un pistolet semi-automatique mercredi soir sur les participants d'une soirée de lecture biblique à l'Emanuel African Methodist Episcopal Church, la plus vieille église de la communauté noire de la ville et lieu emblématique pour les droits civiques. Le pasteur de la paroisse, Clementa Pinckney, élu démocrate du Sénat local, a été tué ainsi que deux autres hommes et six femmes, âgés de 26 à 87 ans.

    Selon son mandat d'arrêt, Dylann Roof a proféré des «propos racistes incendiaires». Après avoir sagement assisté à une heure d'étude biblique, il s'est levé, l'arme à la main, et a tiré. Selon les propos d'une survivante rapportés à CNN, il aurait dit: «Vous avez violé nos femmes, et vous prenez le contrôle du pays. Je dois faire ce que j'ai à faire». Le jeune homme a déclaré aux policiers qu'il voulait «déclarer une guerre raciale», selon CNN.

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    Vivant dans une petite ville rurale, ayant très tôt quitté l'école et chômeur, le jeune homme traînait, solitaire et apparemment sans faire beaucoup de vagues, selon la presse. C'est son apparente nostalgie de l'apartheid qui donnait de premières explications à son geste. Sur son profil Facebook, Dylann Roof porte un blouson arborant l'ancien drapeau de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid, symbole du régime ségrégationniste, et de la Rhodésie (devenue Zimbabwe), des régimes admirés par les groupuscules promouvant la suprématie des Blancs. Selon Joey Meek, l'un de ses amis s'exprimant sur ABC News, Roof «était obsédé par la ségrégation» et ruminait son coup depuis six mois. Il «voulait faire quelque chose de spectaculaire qui relance la guerre raciale».

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